Depuis un an maintenant, je fouille, je cherche, je trouve et je ne trouve pas tout ou partie de ce qui compose ou va composer mon équipement de vidéaste sous-marin amateur. Sur Plongeur.com, je sais que Lionel, entre autres, peut me donner beaucoup de conseils avisés. Cependant, le choix des différents éléments composant mon ensemble n’est pas simple car le budget global est assez important, surtout si rien ou quasi rien n’est de fabrication personnelle. L’investissement est donc important, le résultat n’est pas toujours, voire jamais connu d’avance, mais nul doute, c’est un chemin qui m’intéresse vraiment !
Je vais alors vous présenter mes choix et les raisons de ces derniers, même si aujourd’hui, le tout est encore perfectible !Tout d’abord, je possedais déjà depuis quelques années un camescope Sony mini Dv sur lequel je me suis fait la main pour diverses choses : un peu de prise de vue, un peu de montage, le tout en terrestre. Mes premières conclusions m’indiquent qu’il faut être stable pour faire des images correctes, que rien ne sert de faire moultes transitions lors du montage, fort amusantes les premières fois, mais très lassantes rapidement, que le choix de la musique d’accompagnement est important car je ne souhaite absolument pas faire de reportage « parlé », d’ailleurs, j’essaie d’éviter toute parole sur les fonds musicaux choisis… Bref, chaque étape qui prépare un petit montage impose des choix : le choix du matériel de prise de vue, le choix du logiciel de montage et du montage en lui-même, le choix de la musique (et des contraintes liées aux droits d’auteur), le choix de compression, le choix de diffusion et des différentes méthodes le permettant. C’est long tout ça pour un petit film de 2 ou 3 minutes…
L’ensemble vidéo , le camescope et son caisson étanche :
Le premier critère de choix pour cet ensemble fut le prix. Acheter un camescope perfectionné pour le mettre dans un caisson sans possibilité d’accéder à ses réglages me semble abérrant. L’inverse est vrai aussi : un super caisson avec un camescope d’entrée de gamme, je ne vois pas plus l’intérêt. Le tout doit rentrer dans un budget global.{mosimage}
Etant complètement débutante, je me voyais mal acheter quelque chose de trop perfectionné, je n’aurais pas su m’en servir pleinement. Je ne suis donc pas allée creuser dans les méandres des nouvelles technologies, certes d’une qualité meilleure, mais non nécessaire au stade de mes compétences.
Possédant déjà un camescope Sony (plus de caisson disponible pour lui), je suis restée sur cette marque pour pouvoir utiliser quelques accessoires en commun. Pour obtenir l’équivalent en terme de qualité, je me suis orientée vers le DCR HC 96.
Pour le caisson, j’ai préféré rester en entrée de gamme avec le caisson Ikelite, étanche à 60m comme une grande partie de leurs caissons. Les fonctions accessibles du caisson sur le camescope sont les suivantes :
- Marche – Arrêt – Photo
- Enregistre
- Prise de vue photo
- Zoom
- Etat de la batterie – Easy cam
Les moins de cet ensemble :
- Peu de fonctions sont accessibles via les gros boutons mécaniques
- La commande du zoom nécessite l’ajout d’une tige afin d’être plus accessible
- L’écran LCD n’est pas visible : une option permet l’ajout d’un miroir. Cependant, l’image alors restituée est inversée, ce qui est très déstabilisant. Il faut alors se contenter du viseur
- Les fonctions avancées du camescope ne sont accessibles que par l’écran tactile
- Le coté photo n’est pas de grande qualité, cela ne m’aurait pas gêné de ne pas avoir cette possibilité en échange de fonctions plus performantes sur le coté vidéo.
Les plus de cet ensemble :
- Le prix du tout : 1330 € pour le camescope et le caisson, un excellent rapport qualité/prix à mon sens
- La simplicité d’emploi
- L’optique impeccable du camescope, même en faible lumière
- la possibilité de customiser à souhait grâce aux bras et platine livrés avec
- Le filtre orange inclus
- Le pas de vis standard en M67 du caisson pour les compléments optiques (je n’aime pas trop les formats propriétaires qui imposent le changement coûteux des optiques si le caisson est changé)
Je n’ai pas encore assez d’expérience pour donner plus de détails techniques.
La lumière :
En voilà un sujet qui m’a énormément fait hésiter… Tout d’abord, la constatation : l’éclairage est indispensable. Je m’en doutais, c’était une évidence, mais je ne me doutais pas à quel point.
En mer chaude, un filtre orange permet de se passer d’éclairage : oui, si vous restez à faible profondeur ! Aux Philippines, passé les 20 mètres, ne pas avoir de lumière n’est pas comblé par le filtre orange ! Et garder le filtre orange à trop faible profondeur n’est pas non plus une bonne idée… Un peu comme si vous gardiez le filtre avec un éclairage artificiel: l’image rougit et c’est laid. Une chose est sûre, lorsque les rayons du soleil pénètrent profondément dans l’eau, la puissance de votre éclairage se doit d’être énorme pour être utile… Ce qui me fait penser qu’il faut un ensemble ultra puissant pour être le plus efficace. Mais, quoi, quelle marque, quelle puissance, et surtout, à quel prix ?
Trois technologies existent actuellement , le LED, l’halogène et le HID. Elles ont toutes les trois des avantages, mais aussi bon nombre d’inconvénients, ce qui ne facilite pas le choix ! Bien entendu, je parle là de produits non fabriqués soi-même, ce qui aurait pour cause de rendre le produit fini peut être plus adapté et surtout moins cher. Mais tout le monde ne dispose pas de talent suffisant pour réaliser lui-même ses précieux objets !
Le LED :
- Ce n’est pas trop cher
- La lumière est très blanche
- l’autonomie est très importante
- très bien de nuit, mais le jour, ce n’est pas d’une puissance suffisante du tout – à proscire de jour pour l’instant
L’halogène :
- Une couleur plus chaude (un peu plus rouge)
- Un prix raisonnable
- Une autonomie réduite
- Une puissance limitée
Le HID :
- Une autonomie record
- Une très grande puissance, même avec une forte luminosité
- Une couleur très blanche
- Très cher, y compris les ampoules de rechange
J’ai donc décidé de m’orienter vers du HID, car pour ma part, il s’agit là d’un investissement à long terme : même si je change mon équipement camescope caisson, l’éclairage peut, lui, rester. C’est un énorme budget que de s’orienter vers ce choix, mais il me semble que ce dernier est le plus justifié dans mon optique. Peut-être que d’ici quelques années, les technologies auront évolué et le LED moins coûteux deviendra aussi performant que le HID. Ce n’est aujourd’hui pas le cas. Mon ensemble GREEN FORCE sera composé des éléments suivants :
- 2 batteries Flexi 3 (autonomie 240 min avec mes têtes)
- 2 têtes HID 100 impact vidéo ( équivalent 100W halogène chacune)
- 2 compléments tête vidéo 110°
- 2 câbles
- 2 bras spéciaux pour Impact vidéo
Pourquoi Green Force ? C’est très cher, certes, mais c’est pour ma part une marque gage de qualité en premier lieu, ce qui est loin d’être le cas pour un certain nombre de concurrents où les avis divergent sensiblement. C’est ce qui me permettra ensuite de pouvoir faire évoluer rapidement et simplement mon matériel: si je souhaite investir dans des têtes LED plus tard, pas de problème, je conserve tout le reste et n’ai à investir « que » dans les têtes. Aucune autre marque ne me permet d’avoir cette évolutivité et ce choix (type de batteries, type de têtes etc), et pourtant, j’ai fouillé et bien creusé. Peut-être Salvo aurait pu avoir des produits similaires, mais pas à ma connaissance lors de mon achat, et surtout d’une diffusion en France plus que réduite (SAV et autres problème possibles) Mes premiers essais en mer sont très concluants, du moins, après une trentaine de plongées, l’éclairage attendu est là. Pour commencer par les points les moins favorables, bien entendu, le prix vient en tête, puis, le poids de tout l’ensemble Le caisson est toujours très négatif dans l’eau, ce qui ne facilite pas les prises de vues par des risques de tremblement rendant alors l’image inexploitable , ou encore fatigue les avant bras ce qui rend les plans longs assez difficile à réaliser. Le dernier élément en défaveur de ce montage vient de l’encombrement du tout sans avoir une réelle possibilité de positionner mes bras un peu trop courts. Certains plans sont alors irréalisables, comme par exemple une macro. J’ai pour remédié à cela commander des modules complémentaires qui vont venir ralonger un peu ces bras. Les rotules complémentaires sont arrivées début décembre. Je pensais que leur montage serait difficile. Et bien non, il ne m’a fallu qu’un petit quart d’heure pour démonter et remonter le tout. Reste à savoir si l’ajout d’une seule rotule complémentaire est suffiisante. Je ne vais malheureusement pas pouvoir tester tout de suite, les prochaines vacances plongées ne seront que pour mars 2008 et je ne pense pas emporter l’intégralité du matériel. Passons maintenant aux cotés positifs de l’ensemble. Tout d’abord, la qualité de l’éclairage avec ces têtes. Aucun point chaud n’est visible, même en se rapprochant vraiment des sujets. Le halo est très bien réparti, et la puissance d’éclairage vient renforcer ceci, d’autant qu’elle est doublée. La couleur qui ressort est très naturelle, teintant un peu moins les grogones de Méditerranée en rouge que ne le ferait des têtes halogènes. Cela me convient fort bien. L’un des autres énorme avantage vient de l’autonomie des Flexi 3 ! Je peux faire largement quatre plongées sans recharger, sans perte de qualité ! Un vrai bonheur ! Pour la charge, pas de problème, en une nuit, une batterie est totalement rechargée. Il faut juste prendre garde de ne pas vider les batteries en même temps, ce qui ne pose pas de problème avec le chargeur intelligent livré, qui décharge donc avant de refaire la charge complète, de quoi préserver ces coûteuses batteries !
Le reste des accessoires :
Croyant m’être débarrassée du plus compliqué, à tort, il s’agit maintenant d’imbriquer tous les éléments pour former l’ensemble vidéo sous-marin. Ce n’est pas une mince affaire.
Tout d’abord, il faut pouvoir assembler caisson et éclairage. Une platine, des bras sur les poignées? Mon distributeur de lumière m’a offert une platine en plastique que je nomme « aile ». Il s’agit d’une plaque en résine transparente d’un cm d’épaisseur et d’un peu plus de 50 cm de long sur une petite quinzaine de large. J’ai positionné mon caisson en plein centre, en lui retirant sa base plombée. Deux grosses vis inox d’un diamètre de 8 viennent fixer l’aile au caisson.
Arpès avoir cherché en vain des colliers Lyre de 63, j’ai fini par fixer des colliers brides de 63. Cela convient fort bien pour fixer les deux batteries sous l’aile (il en faut 4, bien sur).
J’ai attaché un « serflex » à la poignée du caisson. Ce dernier me permet de sécuriser mes compléments optiques (eux même reliés par une fine corde et un mousqueton en plastique)
Les derniers éléments ne sont pas encore au point : mon ensemble est très négatif sous l’eau, il faut que j’arrive à l’alléger. Jusque là, j’ai essayé de joindre des morceaux de « frites ». Cela se compresse trop sous l’eau, le bénéfice n’est pas significatif. En cherchant, j’ai trouvé un autre matériaux qui me semble plus rigide. Je dois encore l’essayer. A suivre… la frite est visible là, sur la photo en bleu.
Ajout du 20.11.07 : Le matériau que j’avais trouvé s’est avéré être aussi compressible que ma fritte bleue..Je l’ai perdu sous l’eau. Lors du festival à Cavalaire, j’ai croisé d’autres vidéastes, ils utilisent le plus souvent des plaques de liège. Après avoir trouvé une boutique à Paris en vendant (avenue de La Motte Picquet), j’ai acheté une plaque assez grande. il me reste à trouver la façon de l’adapter à mon aile…
Ajout du 09.02.08 : Pour améliorer la possibilité de régler l’éclairage, j’ai donc acheter un module de plus sur les bras. Je sais que deux autres m’attendent au magasin, si jamais j’en ai besoin. De plus, pour alléger un peu l’ensemble, j’ai acheté un cable double pour la liaison batterie/têtes vidéos. Logiquement, avec ce montage, je n’ai besoin d’eomporter qu’une seule des deux batteries. Certes, je disposerais alors de moins d’autonomie, mais je vais alléger par ce biais largement mon ensemble. Les prochaines vacances de mars devraient me permettre de tester ce montage en conditions réelles !
Compléments optiques ?
Et les compléments optiques ? Voilà encore une partie non négligeable des accessoires quasi indispensables pour de belles réalisations !
J’ai pour ma part essayé sans, c’est joli aussi, mais c’est nettement mieux avec ! J’ai choisi des compléments de marque Inon, reconnus pour leur qualité. Au vu des tests que j’ai pu lire et visionner, j’ai choisi un grand angle et le dome fish eye. C’est pas donné le tout, mais ça vaut vraiment le coup. On passe avec un angle de 130°. Un réel gain en terme de qualité d’image alors qu’aucun effort particulier n’est fait. Le tout conjugué avec l’excellente lumière délivrée… Il ne me manque « que » l’expérience, et surtout de la graine artistique !
Attention cependant à bien veiller, lors de la mise à l’eau, que votre lentille ne conserve pas de petites bulles d’air entre le caisson et elle : cela laisse une tache bien visible…surtout au montage ! Pour se faire, il faut à chaque fois dévisser le tout sous l’eau, avec précaution car il serait facile de laisser couler l’objectif.
En ce qui concerne la macro, je ne suis pas encore fixée… Je dispose d’une lentille que je peux à souhait adapter. Mais je n’en ressens pour l’instant pas le besoin. Plus tard ? Une destination particulière pour s’y mettre? Je ne sais pas !
Note : certains caissons permettent l’ajout des optiques à l’intérieur même, vous adaptez alors des compléments terrestres. L’avantage certain serait de bénéficier d’un choix et d’une d’une qualité plus grande, sans risque de les perdre ou de les abîmer. L’inconvénient, pour ma part, serait que vous devez forcement conserver ces optiques toute la plongée, tant pis si c’est le moment où vous êtes en macro et que le poisson-lune passe sous votre nez…
Les logiciels :
Un vaste débat ! Pour le montage, il existe un nombre impressionnant d’offres de logiciels de montage. Les plus courants sont Sony Vegas, Pinnacle Studio, Adobe Première, entre autres.
J’utilise Studio 11 de Pinnacle pour ma part. Non que j’aie trouvé que ce logiciel soit le meilleur, il est celui que je connais et qui pour l’instant suffit à mes essais, sans me planter, sans m’énerver. Ce n’est visiblement pas le cas pour tous !
Ses fonctionnalités me permettent d’extraire mes cassettes en rush, courtes scènes que je peux couper, travailler à souhait. J’y joins des effets de transitions, pour ma part, le fondu (je n’aime pas trop de plaisanteries pour ces fondus). Voici un article que j’ai réalisé sur ce logiciel pour aller un peu plus loin dans son descriptif et son ergonomie : Pinnacle Studio 11
Mais avant de faire le montage, je passe un certain temps à chercher de la musique. Ce que je recherche avant tout est sans parole. Ensuite, il ne faut pas que cela lèse qui que ce soit, je recherche donc plutôt des titres libres de droits, utilisables à titre non commercial. Enfin, et c’est le plus important pour le montage, que cela ne ressemble pas à ce que l’on entend habituellement lorsque l’on regarde un film sous-marin, mais pour autant que cela colle au rythme des images. Ce n’est pas simple, ce que j’aime n’est pas ce que vous aimez….
Je n’ai pas de recette pour le montage, sinon de ne sélectionner que des plans qui apportent quelque chose, qu’ils soient le plus stables possible et qu’il y ait un rythme. Le tout doit être court. Rien de plus endormant que la suite d’images, aussi belles soient elles. J’estime un maximum de 5 minutes environ. Au delà, le lecteur/visionneur n’ira pas.
Une fois le tout monté, comment le diffuser sur le web ? Il existe deux grandes solutions simples : You Tube ou Dailymotion. Vous créez un compte, compressez vos vidéos et hop, les téléchargez sur leur site. De là, avec un simple code, vous pouvez faire visualiser vos vidéos tels une énorme galerie vidéo web, en direct sur leur site ou via des balises web vous permettant de les insérer dans votre article, sur votre blog, sur un forum…
Personnellement, cela ne me convient pas. Un peu rebelle peut-être, mais je ne souhaite pas mettre mes vidéos gratuitement sur ces sites commerciaux qui sur le dos de « la communauté » se font plein de ronds. Ca me dérange, je ne le fais pas.
Je pourrais alors les compresser de sorte que la fenêtre s’ouvre très petite, et avec un peu de patience, les internautes regarderaient sur un lecteur de type Quick time ou Media player. Cela prend trop de place sur mon petit site perso privé non commercial.
Et le format Flash ? C’est ce que j’ai trouvé jusque là de mieux : cela ne prend pas trop de temps à être visible pour le lecteur, ni beaucoup de temps pour la compression et c’est visible tel un lecteur du moment que l’on a accès au web (contrairement à certains serveurs qui bloquent certains accès). Bon,je n’ai pas acheté le logiciel « Flash », beaucoup trop cher pour mes besoins, mais un petit applicatif qui transforme et compresse mes fichiers AVI en Flash. C’est ce que vous trouvez sur ce site !
J’ai encore plein de pistes de progrès, j’en connais déjà certaines, et j’en trouverai d’autres. Mais je suis assez contente de ce que j’arrive à faire aujourd’hui. Sept semaines de film, c’est mon expérience aujourd’hui. C’est peu, non ?