Plongées marseillaises

Méditerranée

 Récits de quelques plongées locales

Vous trouverez ci-dessous quelques récits imagés d’une petite partie de nos sites marseillais. La majorité des plongées se trouvent dans le Parc naturel des calanques, il faut un bateau pour s’y rendre., Mais certaines, comme Samena, sont accessibles du bord.

Pour découvrir un peu plus en image, Plongeuse.eu dispose d’une galerie photo dédiée et également une galerie vidéo

Week end prolongé de plongée à Marseille Souvent, lorsque nous avons plusieurs jours de vacances, nous partons nous promener, en Corse, à Nice, à Cavalaire… Cette année, ma société m’offre un grand week-end prolongé avant le 14 juillet. Il est prévu le 11 la sortie Plongeur.com et nous comptons prolonger cette journée jusqu’au mercredi 14. Les plongées du dimanche sur le Chaouen et sur le tombant de Caramassaigne étaient superbes, nous espérons continuer ainsi ! 

Nous choisissons de rester simples et continuons avec le club qui nous a fait plonger ce dimanche, l’Atelier de la mer. Le club est situé sur l’un des quais du port de la Pointe Rouge, dispose de vestiaires avec sanitaires pour dames et pour messieurs, d’une large cour au milieu de laquelle se trouvent trois grands bacs de rinçage ainsi que des zones destinées au séchagesqui peuvent être bouclées la nuit. Des bancs et tables sont installés, nous pourrons déjeuner tranquillement le midi.

Nous arrivons donc lundi matin, à l’heure du rendez-vous, devant le club. Nous constatons, pour notre plaisir mais certainement pas pour celui du club, qu’il y a beaucoup moins de monde qu’hier matin ! Sur les trois bateaux de la veille, un seul sortira, et il ne sera pas plein…

C’est donc loin de l’agitation d’une foule de plongeurs que nous préparons notre matériel et l’installons sur le bateau semi-rigide. Le matériel photo est aussi prêt, nous attendons patiemment que le directeur de plongée se mette aux commandes. Il fait beau, il n’y a pas de vent, les conditions sont optimales pour se rendre sur l’un des plus beaux sites de Marseille. Il y a sur notre bateau des débutants, nous ne pourrons donc ni faire l’une des épaves profondes, ni un tombant vertigineux.

L’impérial du milieu, situé sur l’ile de Riou, fait partie des plongées que nous avons déjà faites mais qui méritent plusieurs visites. Le semi-rigide, comme les autres bateaux, s’abrite du coté Est de la roche, là où le fond est moins profond et où l’ancre ne risque pas d’abimer les belles gorgones qui se trouvent au pied du rocher. Nous sommes les premières à l’eau et décidons de ne pas faire un temps trop long en profondeur car nous souhaitons prendre des photos des gorgones, absentes du coté le plus profond. Nous arrivons rapidement sur le tombant et nous arrêtons, une belle murène est lovée entre les gorgones et nous observe, elle semble craintive.

Françoise a tout juste eu le temps de prendre une photo qu’elle est déjà bien loin de nous…! Nous poursuivons notre descente vers la gauche du tombant et passons sur la zone coralligène un peu dénudée.

Alors que je regarde sous une petite arche un joli spirographe, je me rends compte que quelque chose a bougé en-dessous de moi…. J’éclaire alors un énorme chapon. Il décide immédiatement d’aller se cacher sous l’arche que j’observais et une photo devient impossible…Dommage, il était bien dodu !

Cela fait quelques minutes que nous sommes à 48 mètres, nous décidons de commencer à remonter pour rejoindre le tombant afin de ne pas atteindre plus de 10 minutes de paliers.

Nous remontons lentement et éclairons ce magnifique champ de gorgones pourpres, les polypes sont bien ouvertes. Un mérou timide se retourne dans le fond de son trou, un duo de murènes dans une faille, des bancs de sars regardent vers le large. Il est temps pour nous d’atteindre la zone de décompression.

L’après-midi, un petit vent se fait sentir. Le clapot qu’il lève n’est pas énorme, nous repartons vers les îles. Nous nous arrêtons dans une anse sur Jare, île autour de laquelle nous n’avons jamais plongé. Le moniteur nous fait une description du site : nous commençons par la Grotte arc-en-ciel, traversons l’anse et cherchons la Pierre de Briançon. Toute cette balade doit nous occuper l’heure de plongée.

Nous partons donc vers le fond de l’anse et nous immergeons au pied de la roche, depuis une sorte de piscine naturelle. L’entrée de la grotte est très large. Des poissons, alertés par mon éclairage, fuient dans les recoins pour se cacher. Une fois passé le saisissant contraste de la lumière externe vers cette partie très sombre, je constate que cette cavité est très grande. Je pourrais me faufiler entre les roches et descendre d’une bonne dizaine de mètres. Nous traversons encore un peu et voyons déjà les lumières de la sortie. En effet, cette grotte est plutôt un passage sous-marin. Les rayons du soleil viennent éclairer les parois internes de cette passe, c’est somptueux.

Nous poursuivons et devons traverser l’anse sous l’eau : le fond est sableux, nous y trouvons de la posidonie et des gorgones blanches. Françoise m’appelle avec insistance : elle vient de trouver sur une branche de gorgone blanche une jolie petite porcelaine!  Impossible de la prendre correctement en photo, l’appareil est équipé du grand angle…

Nous retrouvons la roche et le tombant et cherchons les énormes congres que l’on nous a promis au briefing. Nous ne les trouverons pas cette fois-ci !

Nous nous approchons d’une très grande roche qui semble détachée de l’ile de Jare, ce doit être la roche de Briançon. Nous partons vers le large pour essayer de trouver l’arche qui est à son pied. Nous y arrivons et sommes accueillies par un banc de sars, rassemblés sous l’arche, semblant attendre notre arrivée. Le passage est très large et nous prenons notre temps pour observer les contours recouverts de gorgones rouges et d’axinelles, joli tapis jaune. Encore une fois, Françoise me fait de grands signes : elle vient de trouver un œuf de roussette !

Elle essaie plusieurs positions pour le photographier, mais il n’est pas idéalement situé.

Il est temps de revenir vers le bateau, nous commençons à accumuler du palier.

Au retour, nous trouvons un joli surplomb sous lequel s’abrite un nouveau banc de sars. Un peu plus loin, nous trouvons une langouste, bien cachée dans son trou.

Nous ressortons ravies de cette nouvelle plongée pour nous, après une bonne heure de promenade.

Le mardi matin, le vent s’est un peu levé, un certain nombre de sites ne sont donc plus possibles car trop exposés. Nous nous approchons de l’ile de Riou et d’un site nommé Les Moyades. Au lieu de mouiller près de l’ilot, nous approchons de Riou, l’ancre est jetée tout près du bord. Le moniteur nous fait le briefing et nous indique le chemin à parcourir, la plongée sera La Boulegeade. Nous nous immergeons les premières et parcourons une bonne distance dans six mètres d’eau. Je commence à me demander si je ne me suis pas trompée et/ou perdue… Je vois près d’un gros rocher une ombre assez importante. Je m’en approche : il s’agit de l’entrée de la grotte que je cherchais ! Nous devons passer l’une derrière l’autre car, même si ce n’est pas très étroit, il n’y a pas du tout la place pour deux personnes côte à côte. J’éclaire partout et tombe sur une très belle mostelle qui ne se sauve pas à mon arrivée. Je cherche une petite salle qui nous a été indiquée et dans laquelle je dois voir un ou des gros congres. Je ne trouve pas de congre, mais en revanche, dans chaque trou ou presque se trouvent des langoustes !

Nous sommes à la sortie à plus de vingt mètres et regardons plus profond une grosse roche. Nous en faisons le tour et partons sur notre droite, à la recherche d’une nouvel arche. Nous descendons à près de quarante mètres et ne trouvons pas l’arche en question. En revanche, le long d’une belle roche recouverte de gorgones pourpres, se trouve une jolie mostelle, un peu timide, elle ne se laissera pas prendre en photo, se cachant dans les gorgones.

Nous avons déjà un peu de palier et nous décidons de rentrer. Une fois arrivées sur la crête du tombant, je remarque une belle roche en pointe. Je m’en approche. Nous découvrons alors la fameuse arche ! Il s’agit en fait de deux grosses roches, l’une couchée sur l’autre, laissant en dessous un large passage. L’intérieur est recouvert d’axinelles jaunes et de gorgones pourpres, c’est superbe. Nous n’y restons donc pas longtemps, et retournons vers le mouillage.

Sur le plateau, beaucoup de daurades cherchent de la nourriture. Un denti curieux s’approche également. Nous terminons notre plongée en regardant ce spectacle.

Plongées de septembre 2012

 Impossible de plonger la semaine dernière ! Trop de vent le samedi, il pleuvait dimanche et il devait rester une bonne houle… La météo s’est bien arrangée la semaine dernière et nous bénéficions d’une belle température et d’une mer bien calme. 

Nous profitons donc de cette belle fenêtre pour plonger samedi et dimanche ! Christian nous attend comme d’habitude à la Pointe Rouge et nous préparons notre matériel.  Nous sommes rodés, tout est prêt en un rien de temps…

Pierre et Pat nous rejoignent alors que nous ancrons sur le site nommé « Les Moyadons ». Nous avons juste le temps de pestouiller contre un chauffard marin arborant le pavillon alpha, passant à toute allure à côté de nos bateaux alors que nous avons déjà positionné les pavillons de plongeurs…Il devrait le savoir celui-là quand même que l’on ne passe pas à cette vitesse à proximité d’un bateau de plongeurs !

Lorsque je me mets à l’eau, je mets mon masque pour me rendre compte de la visibilité : exceptionnelle, nous avons au moins 25 mètres !

 Nous descendons le long du mouillage jusqu’à arriver sur un petit plateau, vers 25 mètres. La visibilité au fond est aussi belle que prévu. Nous traversons une langue de sable pour arriver sur la première pointe.

 Un filet perdu la recouvre un peu. Il doit être là depuis un bon moment au vu de son état et de ce qui s’est fixé dessus. Je n’aime pas trop voir ces derniers sur nos récifs ou nos épaves, ils peuvent toujours causer pas mal de dégâts alors qu’ils ne sont plus utiles à personne.

Je passe la pointe de la première roche en suivant Christian. Les gorgones sont belles et ne sont plus recouvertes de cette très moche algue « barbapapa » filamenteuse que l’on a pu voir tout l’été. Certainement que le fort vent, entrainant une forte descente de température la semaine dernière y est pour quelque chose !

Je m’arrête filmer le tombant, où gorgones pourpres et gorgones mimosas cohabitent.

 Je poursuis la visite vers une autre roche, juste après une autre langue de sable. Tout de suite, mon œil est attiré par quelque chose accroché à une gorgone. Je m’approche. Mais oui, c’est bien ça, un œuf de roussette ! Je n’en n’ai pas vu beaucoup jusque là et je suis bien contente de ma trouvaille ! Je me retourne pour le montrer à Françoise, mais elle est occupée à prendre quelques gorgones en photo. Alors que je l’attends pour lui montrer ma trouvaille, je m’approche un peu d’elle et là, ohhh, un deuxième œuf !

Je lui montre le premier proche d’elle et attends encore un peu pour lui montrer le second… Finalement, ça fait un moment qu’on est en bas, le temps tourne, les paliers obligatoires commencent à s’amonceler.. Nous sommes tellement bien sous l’eau que nous avons peine à décrocher…

Après une bonne heure de plongée, nous refaisons surface, après avoir passé le palier dans un énorme banc de saupes, d’anchois qui essaient d’échapper à un beau denti….

Nous avons prévu de manger en mer ce midi, au vu du temps, nous en avons bien profité  ! Nous rentrons en début d’après midi au port et nous donnons rendez-vous ce dimanche matin.

Le vent est toujours faible, mais il y a des nuages, presque de la brume ! Nous décidons de partir vers Planier, sur une plongée sans nom, faisant partie des petits coins que connait très bien Christian.

Lorsque nous arrivons sur le site, un bon petit vent de Nord Ouest se lève, nous inquiétant un peu. Mais non, pas de courant, pas de houle. Nous descendons le long du mouillage et arrivons sur un joli plateau. Là, une roche se détache, je m’en approche lentement car j’ai repéré un petit mérou. Je m’en approche assez pour le filmer, mais il est timide et part se cacher dans un trou.

Je lève la tête pour voir Christian me faire de grands signaux. J’ai juste le temps d’apercevoir un bout de Mola Mola ! Trop loin pour être filmé, tant pis ! Nous partons sur la gauche et rejoignons une autre roche, recouverte de belles gorgones !

 J’essaie de prendre des plans de toute cette abondance de gorgones, d’anthias et autres petits poissons qui habitent ces lieux.

Une gorgone violet fluo attire mon attention, je décide de la filmer. Juste derrière, un beau Doris Géant se prélasse. D’autres roches sont visibles, mais voilà maintenant quelques temps que nous sommes à 40 mètres, il faut faire demi-tour !

J’essaie à nouveau de filmer le mérou du début, il est ressorti de son trou. Je m’approche assez près cette fois-ci, je pense que les images seront jolies ! Pendant ce temps, Françoise ne cesse de prendre en photos ces nuages d’anthias.

L’arche du Planier, vous connaissez ?

 Il n’y a pas si longtemps que cela, nous, nous ne connaissions pas !

Eh oui, il s’agit bien d’une plongée située à proximité de l’île de Planier, sur laquelle est construit un phare, censé signaler un danger : l’île en elle-même, la côte et aussi une barre rocheuse vers le large, sur laquelle plein de bateaux se sont échoués.

Après une bonne semaine de plongées que je vous ai contées la dernière fois. Nous voilà samedi matin  sur le quai de l’Amiral Doudou. Il n’y a pas un brin de vent ce matin, tout comme le reste de la semaine passée. Nous gréons notre  matériel, Loule est avec nous aujourd’hui, il y a de l’ambiance à cette heure matinale !

L’an dernier, Christian nous avait menées sur une très belle roche que j’aimerais bien refaire, mais la météo n’a jamais été avec nous depuis, et cette plongée nécessite de très bonnes conditions. Je suggère donc au capitaine cette plongée, avec le grand espoir qu’il sera lui aussi partant. Loule aurait bien fait l’épave de la Drôme, pas mal non plus. Notre capitaine tranche et nous partons vers Planier, super !

Il faut presque une demi-heure pour arriver sur le site, même par ces très belles conditions. Nous sondons, tournons, virons…

 Nous avons une bouée pour baliser le site, car nous comptons aller ancrer le bateau sur le site de la Pierre à la bague, à une centaine de mètres du lieu de plongée. Après quelques aller retour, c’est le top pour lâcher le plomb qui fera défiler la corde jusqu’au fond,  la bouée nous désignera le bon point pour s’immerger : 40 mètres au moins de corde sont nécessaires pour cette opération.

Nous partons ensuite ancrer le bateau et faisons bien attention en approchant, nous sommes en pleine compétition de chasse sous-marine… Une fois prêts, nous partons tous les quatre vers la bouée, qui est squattée par un autre bateau de plongeurs…Ils ne sont pas nombreux, heureusement ! Nous sommes prêts les premiers et ne tardons donc pas à nous immerger…

Une longue descente commence, car la roche se trouve ici à plus de 40 mètres. Nous nous enfonçons dans une eau encore un peu verte, les vidéos s’en ressentiront me dis-je…

Enfin, nous apercevons le sable et une belle roche recouverte de gorgones. Un nuage assez compact d’anthias, ces jolis petits poissons rose orange, entoure le rocher. Françoise me fait rapidement des signaux avec son phare : elle a trouvé une gorgonocephale sur une éponge ! Ce qu’elle ne voit pas, c’est qu’à ce même moment, je filme la même bête sur une belle gorgone pourpre ! En fait, le site regorge de ces animaux, c’est assez rare d’en voir autant, car déjà peu fréquent d’en voir un seul !

Nous contournons la roche et nous apercevons que nous ne sommes pas sur la roche désirée, mais sur  l’une de ses voisines… Voilà déjà quelques minutes que nous la contournons à 46 mètres, il est temps de retrouver la bonne roche, celle pour laquelle nous sommes venus aujourd’hui : L’arche. Nous suivons Christian qui connait parfaitement le coin, c’est son jardin. Nous traversons une langue de sable et apercevons assez rapidement les formes d’une autre roche. En fait, nous arrivons juste sur l’arche. C’est aussi beau que dans mon souvenir. A notre approche, un gros mérou s’échappe dans l’un des trous qui composent ce rocher. Nous sommes à 43 mètres et passons les uns derrière les autres sous l’arche. Je trouve le spectacle tellement beau que j’en oublie complètement d’orienter mes phares vers l’extérieur ! Quelle nouille ! Du coup, mes deux phares éclairent le centre sur ma vidéo, et non les superbes parois recouvertes de gorgones…

Une fois passée, je m’aperçois que Françoise attend que je débarrasse le plancher pour prendre des photos sans plongeur dessus. Je m’écarte donc un peu pour filmer les alentours.  Loule a trouvé une antiopelle, il s’attache à la prendre en photo avec son apn. Je passe derrière lui pour la filmer un peu. Je ne suis pas positionnée correctement pour obtenir une belle séquence, tant pis. Je contourne encore un peu la roche et trouve une belle mostelle. A mon approche, elle fait sa timide dans son trou, mais reste encore assez sortie pour que je filme un peu.

Mais il est largement temps de remonter. Loule, avec ses deux s80, a encore pas mal de marge semble t-il, car il vient d’apercevoir le mérou que nous avions vu se faufiler à l’approche de l’arche et tient à me le montrer. Je met un certain temps à le voir, les paliers se sont cumulés rapidement. Nous décidons donc de mettre fin à notre visite et entamons notre retour. Zut, où est passé Christian ? Il a dû en avoir assez de nous attendre si profond et a dû repartir au bateau. Nous ne sommes pas vraiment certains de la direction à prendre et décidons de faire notre palier en pleine eau. Pas de problème sur la consommation, il nous reste au moins 100 bar. Nous sortons nos parachutes pour profiter du confort de se tenir au sien, ni trop loin les uns des autres, au cas où, ni trop près pour ne pas que les personnes à l’extérieur puissent croire que nous avons un problème.

Lorsque nous terminons nos paliers, vingt minutes se sont écoulées. Nous nous apercevons que nous somme juste à coté du récif, et donc du bateau…Zut, nous aurions pu faire le palier sur ce dernier, un peu moins ennuyeux qu’en pleine eau…Ce n’est pas bien grave, nous en avons pris plein les yeux….

©  Photos : Françoise

Plongée découverte, les Moyadons

La semaine s’est achevée et, bien contentes de la météo de ce dimanche qui prévoit un grand soleil et peu ou pas de vent, nous partons rejoindre Christian sur son bateau. Il fait frais, mais la mer, formée d’une petite houle, résidu de la semaine venteuse qui a précédé, nous appelle.

Nous gréons nos équipements à quai et notre Capitaine prend rapidement la barre. Ça y est, nous voilà partis pour notre plongée dominicale ! Lorsque nous sortons du port de la Pointe Rouge, la houle se fait un peu plus sentir. Mais comme le vent ne souffle pas, nous nous dirigeons vers les îles de Marseille, sur Riou précisément. Une fois passé le petit chenal qui sépare le Cap Croisette de l’île de Maïre, où la vitesse est réduite, nous repartons plein gaz vers notre destination. Peut-être pourrons nous cette fois-ci plonger sur le site La Pierre à Daniel ? Alors que nous approchons de la rive près de laquelle se trouve le site, nous constatons que la houle vient assez fortement claquer la roche, ce qui rend le mouillage du bateau un peu compliqué, surtout risqué si la houle venait à s’amplifier durant l’immersion. Nous nous replions sur le site que nous avons fait avec plaisir quelques semaines auparavant, Les Moyadons.

Nous mouillons à quelques mètres de la roche affleurante. Elle doit être bien dangereuse cette roche lorsque la mer est d’huile et que l’on ne connait pas bien les dangers du coin. Là, la houle dévoile régulièrement la roche et surtout, la borde de son écume bien blanche en permanence.

Une fois l’ancre bien positionnée, logiquement sur du sable par vingt mètres, le bateau attaché, il ne reste plus qu’à terminer de se préparer et aller à l’eau. Je jette les trois blocs dans l’eau, attachés à leur pendille. J’enfile ma cagoule, mes palmes et hop, dans l’eau. Alors que j’entreprends tout juste de capeler mon scaphandre, je vois à quelques mètres devant moi quelque chose flotter… Zut,  mes gants ! Je n’ai pas l’intention de les perdre, ni de plonger sans d’ailleurs. Bien que je sois équipée d’une étanche, l’eau à 13°C est encore un peu froide pour s’en passer. Je me détache et pars les rechercher. Alors que je termine de me préparer, nous repérons un semi-rigide que nous reconnaissons vite : Pierre et Patricia nous approchent. Ils sont en compagnie de Fred et Niki. Ils souhaitent plonger sur Moyades, le site très proche du nôtre. Nous discutons deux minutes, mais Christian est dans l’eau, et lui n’est pas équipé d’une combinaison étanche : il ne compte pas rester en surface longtemps!

Nous partons vérifier l’ancre qui est juste là où elle devait être, nous partons sur la bande de sable, plage qui descend de plus en plus profond. Vers 30 mètres, se trouve un filet de pêcheur abandonné. Nous le longeons pour trouver la roche que nous allons suivre. Nous passons le filet sur une pointe. Alors que j’observe un bout de filet, mon attention est attirée par une masse qui s’enfonce dans un trou juste en-dessous de moi. Je descends un peu, éclaire dans le trou : la tête d’un énorme congre me regarde avec curiosité. J’attire l’attention de Françoise afin qu’elle le prenne en photo, bien qu’elle soit équipée en macro, ce devrait être bien sympa. Je m’écarte pour qu’elle puisse régler son appareil (qui n’arrivera pas à faire le focus, l’endroit où est le congre est trop sombre, la lampe pilote n’y fera rien ! ). J’attends un peu plus haut et éclaire à nouveau dans un trou : la queue du congre est là et un deuxième habitant se trouve dans cette faille, une belle murène ! C’est une association que l’on trouve fréquemment en plongée, un congre et une murène partageant la même cache. Christian qui était un peu plus loin arrive sur cette image et je m’écarte pour qu’il puisse regarder à son tour. C’est là que j’aperçois le premier chapon, assez petit. Il n’a absolument pas bougé alors que je ne devais être qu’à quelques centimètres quelques minutes plus tôt. 

Nous continuons de l’autre côté de la roche. Elle est recouverte de superbes gorgones à partir de cet endroit. Ces dernières sont majoritairement pourpres, mais quelques bicolores jaune-pourpre embellissent le paysage. En regardant vers le haut du tombant, nous constatons que la roche est percée, formant une petite arche dont l’intérieur est colonisé par les gorgones ! Alors que je contemple ce beau tableau, je me dis que nous devrions revenir avec le grand angle, la photo devrait être très jolie !

Le faisceau de mon phare éclaire alors une paire d’antennes signalant la présence d’une langouste. Puis deux, trois… Elles sont de toute taille, d’une toute pitchounette à des individus de bonne taille. Nous sommes à 40 mètres, dans les gorgones, un HLM à langoustes ! Françoise va tester un certain nombre de prise de vue de ces dernières. Comme elle sont au balcon, peu farouches, elles se prêtent bien au jeu du portrait.

Alors que j’attends la fin des clichés, je remarque une drôle de forme dans le creux d’une roche. Un poisson de bonne taille, dont je ne reconnais pas l’espèce, semble dormir. J’avertis Christian et Françoise qui approchent pour observer le poisson. Ce dernier semble se réveiller et part tranquillement vers le large. C’est à ce moment que je m’aperçois qu’il y avait juste devant lui un très gros chapon, qui, une fois encore, ne semble pas avoir bougé malgré notre approche.

Il est temps de penser à remonter un peu, nous sommes à plus de 40 mètres depuis pas mal de temps et nous avons donc du pallier de prévu. Le haut du tombant est à 30 mètres, nous reviendrons en le longeant.

Françoise me signe avec son phare : elle a repéré une boule orange non identifiée… C’est joli, mais on ne sait absolument pas ce que cela peut bien être.

Un peu plus loin, elle m’arrête à nouveau. Dans une faille du haut de tombant, un joli poulpe joue dans les gorgones.

Mais ce n’est pas ça qui attire le plus la photographe, c’est surtout cette jolie Flabellina Babai. Après quelques photos, nous repartons, mais nous arrêtons quelques mètres plus loin : une autre Flabellina Babai se ballade sur la roche.

Il est grand temps de remonter, nous ne voulons pas prendre trop de palier. Christian remonte en premier, il est resté un peu plus haut que nous, il ne souhaite pas cumuler les paliers dans une eau si peu chaude.

Nous partons donc en direction de la roche affleurante pour commencer notre décompression. En passant, nous longeons un nouveau joli tombant recouvert de gorgones pourpres, un peu plus petites que celle du tombant plus profond, mais en nombre assez important, par 20 mètres environ. Sur le plateau juste au-dessus, nous trouvons de gros rochers. Nous n’avons pas trop le temps de nous y attarder, même si nous y dénichons une belle mostelle. Elle est trop timide pour être prise en photo et part se cacher sous la roche. Nous poursuivons notre remontée jusqu’à la zone de pallier. Nous resterons à l’abri de la houle derrière une roche, assez tristounette d’ailleurs.

Et c’est après une petite heure de plongée que nous remontons à bord, tous bien réjouis de cette très  belle plongée ! 

Photo ©  Françoise

Samena un samedi après-midi

 Tout au long de l’année, nous avons la chance de pouvoir plonger. Souvent, le dimanche, nous partons avec notre Capitaine de l’Amiral Doudou sur l’un des nombreux sites possibles à proximité de Marseille. De nombreux clubs peuvent prendre le relais lorsqu’il n’est pas disponible, ce qui arrive régulièrement et qui signifie généralement que ce dernier est à l’autre bout du monde ! Enfin, nous avons aussi la possibilité de plonger du bord, sites simplement recensés sur le site de notre ami Jean-Michel, Marseille à Palmes.

Ce samedi après-midi, nous devons donc retrouver nos amis Loule et Fred au bord de Calanque de Samena pour une immersion ayant divers objectifs : Fred doit tester son étanche, Françoise et Loule veulent eux prendre des photos du site de plongée, illustrant bien la nécessiter de le nettoyer ( Rassemblement organisé sur Plongeur.com en mars 2011 ).

Loule déclare forfait le matin, nous retrouvons Fred vers 15h. Un groupe de plongeurs sort de l’eau, nous sommes bien contents qu’ils ne soient plus dans l’eau, ils sont nombreux ! Le temps d’enfiler nos étanches, de gréer les blocs et nous sommes à l’eau.

Nous palmons jusqu’à la pointe et attendons que Fred commence son immersion. Il y a des bulles partout autour de lui, ça n’augure rien de bon…Nous l’attendons à 3m, mais il nous fait signe qu’il retourne à la plage. Fin de plongée pour lui, sa combinaison n’est plus étanche…

Nous partons donc toutes les deux vers le site en longeant la côte main droite.  Nous venons juste de démarrer que nous croisons un petit poulpe qui se cache dans les algues. Pas facile de faire quelques photos, il est bien camouflé !

Nous arrivons dans la première anse où une petite épave gît : une moto est là, bien concrétionnée. Elle ne fera pas partie du nettoyage celle-ci, trop de vie s’est accrochée à elle et de l’état de gros détritus, elle est devenue l’hôte de nombreux organismes. D’un coup, j’entraperçois un mouvement brusque à coté de moi. J’ai du frôler quelque chose. Je lève mon phare et découvre une petite seiche, pas trop timide. Je dirige alors mon phare vers Françoise, qui comprend de suite ce que je veux lui  montrer. Elle prépare son flash et son appareil, approche délicatement de l’animal qui l’observe attentivement, mais ne s’enfuit pas. Elle est coopérative  cette petite seiche !

Nous continuons notre parcours et arrivons sur une zone que j’aime particulièrement. Nous sommes donc toujours le long de la côte, le fond sableux est à 15m environ. Des blocs de roches assez gros, sur lesquels des gorgones jaunes poussent et s’entre-croisent font apparaitre des petits canyons. Cela ressemble aux patates de corail que l’on rencontre en mer chaude. Aujourd’hui la visibilité est bonne et les différentes couleurs ressortent bien sous l’éclairage de mon phare.

L’entrée sur cette zone peut être faite par une arche qui relie la côte à l’un des blocs de roche. Il faut faire attention à son équilibrage, car palmer ici trop près du sol ou trop fort rendra très rapidement la visibilité très chargée. Un peu plus loin, une tranchée s’engouffre vers l’intérieur de la côte. Cet été, nous y avions trouvé un homard. Je le cherche mais ne le trouve pas. En revanche, des petites langoustes nous accueillent, elles nous montrent fièrement un banc de petites oblades qui se trouve bien en sécurité dans le petit aquarium que forme ce couloir.

Nous nous écartons de ces canyons et poursuivons notre visite. A vrai dire, nous aurions peut-être dû rester dans ce coin riche en vie, car un peu plus loin, le fond est assez pauvre en faune, il est surtout riche en détritus divers et variés… Nous voyons un tuyau d’arrosage, une couverture…

Nous sommes à mi-pression et faisons alors demi-tour. Nous retrouvons la proximité des canyons et toute la vie qui s’y cache. Ici un trou avec des pontes de poulpes, ici, une éponge dévorée par un énorme doris  dalmatien, chaque petite faille, chaque petit trou a son habitant. C’est le royaume des blénies.

 Nous nous arrêtons assez régulièrement pour contempler la vie : j’essaie de trouver, en vain, la crevette qui vit en symbiose avec les anémones. Les anémones, je les trouve, certaines son tassez trapues et ont des couleurs presque fluorescentes, d’autres ont de grands tentacules. Je trouve bien le crabe qui vit avec, mais point de crevette. Une autre fois ?

Un peu plus loin, une belle rascasse attend sa proie. On en rencontre un bon nombre sur ce site. Alors que l’on retrouve la moto-épave, un joli petit poulpe se promène sur la paroi.

Nous approchons de la fin de plongée, voici déjà 70 minutes de promenade. Il reste encore quelques blocs rocheux avant d’entamer le retour vers la plage de galets de la calanque de Samena.

Sur l’un d’entre eux, comme nous en avons déjà vu quelques-uns depuis le début de plongée, des flabelines immobiles s’accrochent aux algues. Celle sous mes yeux est un peu plus grosse que les autres et est bien positionnée pour la prise de quelques clichés…

 Nous sommes désormais sur réserve, il est temps de rentrer. D’ailleurs, nous sommes en hiver et le soleil est bien bas. Lorsque nous sortons de l’eau, les clients de la pizzeria nous regardent telles des astronautes sorties de nulle-part…

Ce n’est certainement pas la plongée du siècle, mais vous savez quoi ? Nous sommes sorties de là avec un large sourire sur nos visages, nous nous sommes régalées !

Photos © Françoise

Epave du Chaouen, le Planier Marseille

 La baie de Marseille et de ses proches environs offre aux plongeurs un nombre incalculable de sites de plongées. De nombreux tombants recouverts de gorgones pourpres ou jaunes, des bancs de poissons, des décors somptueux.

Mais c’est aussi le lieu, du fait de la nature ancestrale de l’activité portuaire, où de nombreux bateaux échouèrent.

L’île de Planier, sur laquelle se trouve érigé un phare,  compte à elle seule au moins deux épaves de bateau (le Dalton et le Chaouen) et deux d’avion ( Le Latécoère 298 et le Messerschmitt ) sans compter l’enchevêtrement de tôles non identifiées sur un site très proche, un haut fond nommé La pierre à la Bague.

En 2006, alors que ma binôme n’était encore que niveau 2, nous avions déjà approché l’épave du Chaouen. Mais, nous n’avions alors pu que la survoler. L’envie d’y retourner et de m’y attarder grandissait.

Lors de la sortie mensuelle des marseillais de plongeur.com de juillet 2010, le club nous a proposé de nous y emmener ! C’est donc avec grand plaisir que nous remontons sur le semi-rigide ce dimanche après-midi 11 juillet !

Que lui est-il arrivé à ce cargo ? Il venait du Maroc, chargé d’oranges à destination du port de commerce de Marseille. Le 21 février 1970, il heurte les rochers du Planier et bien qu’un remorqueur tente de l’en sortir, il sombre. Il est couché sur un flan, la proue encore encastrée dans la roche, par une douzaine de mètres aujourd’hui. L’hélice, un peu ensablée, est toujours visible et se situe au point le plus profond, vers 29m.

La plongée sur ce site est facile, pas de problème pour localiser l’épave, pas de problème pour s’orienter, il n’y a pas ou peu de courant à cet endroit. La météo sur la baie ne permet en revanche pas toujours de se rendre sur l’île du Planier qui se trouve à 8 miles de Marseille. En saison, nombreux sont les clubs locaux, de Marseille à Sausset les Pins, et les particuliers, à venir visiter les superbes sites et épaves autour de l’île.

 C’est la deuxième plongée de la journée, et bien que nous ayons été raisonnables le matin sur le tombant de Caramasseigne en ne dépassant guère les 36 m, nous préférons nous en tenir à la visite de l’épave du Chaouen pendant que nous amis iront visiter le tombant de Planier, fort belle plongée d’ailleurs !

La traversée depuis Marseille et le port de Pointe Rouge est un peu longue sous ce beau soleil. Je n’ai mis aucune crème solaire, je le regrette un peu … Lorsque nous arrivons sur l’île, un autre bateau est déjà là, mais cela ne nous gênera pas, nous ne les croiserons pas sous l’eau.

Françoise, qui essaie depuis quelques plongées son objectif grand angle monté sur son Nikon D90 et le mini dôme Zen 100 (4″), est ravie d’avance du site de plongée. Nous sommes prêtes les premières et devons attendre Sabine, trinôme cet après-midi avec nous. 

Une fois tout le monde à l’eau, nous débutons la descente. Le bateau du club est ancré presque sur l’île, l’épave est juste en-dessous de nous, impossible de la rater. Le Chaouen est posé sur son flan bâbord et c’est par là que nous commençons la visite. J’avais vu des photos sur Internet où l’épave apparaissait dénudée. Le temps a joué son rôle, désormais, les gorgones pourpres ont colonisé la tôle. Par endroit, elles sont de belle taille.

Sur notre droite, nous remarquons un élément arrondi qui est posé sur le sable. Machinalement, je porte le faisceau de mon phare en dedans. J’y trouve une belle ponte de poulpe ou de calamar. Françoise tente une photo, mais il y a trop peu d’espace pour passer le caisson sans tout remuer, on ne verra pas la ponte sur la photo (la première ci-dessus) !

Nous continuons à longer le bateau et nous promenons au plus profond sur le pont du bateau, jusqu’à atteindre le mât (première photo de l’article). Nous observons un banc de sars, regroupés sous le mât, comme à l’ombre de ce dernier. Au-dessus, dans les gorgones, un denti se balade. Dès qu’il remarque que nous l’avons vu, il s’éloigne à toute vitesse vers le large.

Un peu plus loin, posé sur le pont, un beau chapon attend son heure : lorsque nous l’éclairons, sa couleur orangée est magnifique. Mais dès que nous retirons le faisceau, il redevient invisible, à l’affut d’une proie potentielle…

Nous arrivons à la poupe du cargo et trouvons son hélice ensablée. Dessus, nous découvrons un joli nudibranche. Il est très mal placé pour être pris en photo, surtout que l’objectif de Françoise ne se prête pas du tout à la macro. Quel dommage, je l’adore celui-là, avec sa couleur rose et ses tâches jaunes (Chromodoris luteorosea ou doris à taches d’or) !

Nous sommes sous l’eau depuis 20 minutes et les paliers sont affichés. Mes binômes ont froid, nous commençons donc à remonter. La coque du bateau ne m’attire pas et je décide de remonter du même coté,toujours sur le pont du bateau. De nombreux trous, portes et accès aux cales nous permettent d’entrevoir les entrailles de l’épave. Nous ne sommes pas équipées pour tenter de pénétrer, mais nous regardons tous ces espaces dans lesquels se cachent de nombreux poissons.

Je penche la tête dans une cale et entrevoit une ombre mouvante. J’éclaire et découvre alors un énorme mérou qui aussitôt découvert se faufile dans les salles que lui connait bien. Je n’ai pas le temps de le montrer à mes équipières… Nous décidons de terminer ainsi la visite en remontant le long d’une coursive.

Nous effectuons la fin de plongée sur les roches de Planier et fouillons dans les trous. Nous trouvons un beau congre qui se fait nettoyer par une crevette, une petite langouste et de nombreuses flabelines. Les paliers terminés, il est temps de remonter à bord du bateau, retrouver nos amis pour partager nos balades sous-marines…

Photos : Françoise

Marseille, sur un tombant de Conglué

 Depuis deux ans déjà, ou « seulement », selon l’humeur, nous avons déménagé à Marseille. Le dimanche matin est le jour sacré de la plongée. Le plus souvent, nous plongeons avec l’ami Christian, depuis son Yacht.

Parfois, comme ce dimanche, il ose nous faire faux -bond ! Qu’à cela ne tienne, nous plongerons quand  même !

Dans la semaine, j’appelle Pascal, le gérant du club No Limit , club que nous apprécions pour sa taille à échelle  humaine, pour la gentillesse de Pascal qui se met toujours en cinq pour nous faire plaisir, tout en étant parfaitement sécuritaire. Il dispose d’un semi-rigide spacieux amarré sur le dernier quai du port de la Pointe Rouge.

Les vestiaires et le club sont logés dans des containers, l’eau est disponible sur le quai pour le rinçage, et depuis cette année, il y a même un WC de chantier ! Sur le « carré » du club, une table, un parasol et des chaises nous accueilleront en fin de plongée, un moment agréable aussi d’ici, la convivialité règne tout le temps.

Tout est près ce matin pour partir plonger, donc, et nous arrivons au club vers 8 h 10, nous sommes un peu en avance.

Nous avons alors tout-à-fait le temps de  nous préparer tranquillement et de monter les affaires sur le bateau sans être stressées, de dire bonjour aux autres plongeurs qui arrivent par petits groupes. Nous en reconnaissons certains, il y a souvent des habitués, des locaux.

Nous sommes fins prêtes lorsque Pascal s’interroge sur le site que nous allons faire ce matin. Comme à son habitude, il vérifie ce que nous avons déjà fait et essaie de trouver un site qui correspond aux niveaux des plongeurs clients du jour, des sites que chacun a déjà fait, et, bien entendu, en fonction des conditions météo, il choisit ce qui conviendra à tout le monde : pas compliqué le patron !

 Il décide donc, comme nous avons ce matin des niveaux 1, limités en profondeur, de nous emmener sur les sites des Impériaux ! Chouette, me dis-je. J’aimerais bien faire l’Impérial du large, nous n’y sommes encore jamais allées ! Comme Pascal n’ancre pas et qu’il reste sur son bateau, il peut parfaitement sur ces sites laisser des palanquées sur l’Impérial du large pour les plongeurs autonomes et sur l’Impérial de terre pour les niveaux 1.

Nous partons donc du port de Pointe Rouge vers 9h, les autres clubs de plongée ne sont pas encore partis. Nous nous dirigeons vers Maïre, première étape vers Riou, où se situent les Impériaux. La mer est un peu formée. Lorsque nous repartons derrière Cap Croisette, le vent semble forcir et Pascal décide de changer de site, il ne veut pas avoir des plongeurs sur deux sites si le vent se met à souffler.

Il s’approche alors de Conglué,  nous ferons « La pierre de Cassis ».Il y a pas mal d’éboulis où se cachent les mérous, souvent beaucoup de poissons sur ce site que j’aime bien.

Françoise a son appareil et est équipée du Grand Angle qu’elle essaie avec bonheur de maitriser. Toutes les photos sous-marine ici sont d’ailleurs prises par elle. 

Nous n’écoutons que les consignes et écourtons la description du site que nous connaissons.

Françoise s’équipe en premier et dès qu’elle fait sa bascule arrière, je lui passe son appareil. Il n’y a pas de houle, ni de courant, c’est assez simple pour la mise à  l’eau. Je la rejoins rapidement, je pense que nous sommes les premières à entamer la descente.

L’eau est chaude en surface, et la visibilité n’est pas terrible, c’est assez laiteux. Nous coulons dans le couloir entre deux blocs rocheux et apercevons assez rapidement le début du tombant, recouvert de nos superbes gorgones pourpres. L’eau est bien plus fraîche à 48m où nous arrivons, mais la visibilité s’est grandement améliorée ! Je regarde mon ordinateur, il m’affiche joyeusement 16°C… 

J’allume ma nouvelle tête LED vidéo et je contemple la paroi. Ici, une superbe petite mostelle. Pour une fois, elle n’est pas farouche. J’appelle Françoise pour qu’elle la photographie. Enfin, comme on ne se parle pas sous l’eau, bien sur, je l’appelle en lui faisant des appels de phare (avec la tête Led donc ! ). Elle la voit et lui tire le portait.

Un peu plus loin, on trouve deux ou trois oursins melons. Sur le sable, un peu comme les « muck dive » des pays tropicaux, je trouve une grosse flabeline violette qui se promène.

Nous trouvons à nouveau une petite mostelle qui est encore plus sympathique, elle pose et ne se cache pas lorsque Françoise la photographie. Voilà déjà plusieurs minutes que nous trainons à plus de 48m, et bien que nous ayons encore plein d’air à disposition, nous commençons à saturer. Effectivement, nous avons déjà plus de 8 minutes de paliers.

Nous décidons de commencer à remonter. Les gorgones, sur le tombant, sont recouvertes d’une pellicule d’algues. Ceci apparait lorsque l’eau se réchauffe et voilà déjà plusieurs jours que nous n’avons pas eu de vent, vent qui nettoie les fonds marins lorsqu’il souffle fort.

Nous arrivons sur un surplomb et j’aperçois une colonie de petites doris bleues. Je fais signe à Françoise, qui, lorsqu’elle éclaire la scène, aperçoit à son tour un beau chapon. Elle le prend en photo, mais il n’est pas sous son meilleur profil. Le bougre d’ailleurs n’apprécie guère la séance et s’enfuit dès le premier cliché. 

Nous poursuivons notre remontée et nous nous sentons observées… Un peu plus haut, un beau mérou nous regarde nous approcher. Nous nous approchons un peu trop, il se sauve dans son trou, entre les éboulis. Juste au dessus, un denti semble tout aussi surpris de nous voir, il repart à vive allure vers le bleu. 

   Nous approchons de la zone de décompression, et je regarde vers le bleu. Je vois passer un peu en dessous de nous un banc de dentis, ils sont de belle taille, mais assez loin. Je me retourne pour prévenir Françoise, mais elle est très occupée : elle essaie des effets de couleurs et lumières en prenant ces jolies axinelles, une belle gorgone, entre autres choses.

Un peu plus loin, un groupe entier de flabelines se concentre sur la ponte. Le tombant en est recouvert ! Nous passons à travers un beau banc de sars, qui, positionnés de cette sorte, font penser aux bancs de platax que l’on peut croiser dans l’océan indien. Leurs reflets au soleil rendent le spectacle magnifique.

Mais voilà bientôt près d’une heure que nous sommes sous l’eau, il est temps de remonter. Nos paliers sont terminés, nous rejoignons doucement   la surface et nageons jusqu’au bateau.

En voilà encore une plongée bien belle ! On en redemande ! 

Une plongée de l’été

Comment occuper son dimanche lorsqu’on aime l’eau, la plongée et que l’on habite maintenant si près de la grande bleue ? C’est avec une joie non dissimulée que nous mettons le réveil assez tôt le dimanche matin, nous les consacrons presque exclusivement à nos balades sous-marines. Tantôt nous rejoignons l’Amiral Doudou et son capitaine Christian, tantôt nous partons en club, souvent le matin et parfois, nous consacrons toute la journée à notre sport favori.

Nous réservons donc notre dimanche 09 août pour une journée complète plongée. Nous appelons Xavier d’Aqua Evasion à Carry Le Rouet pour réserver deux plongées. Les sacs sont déjà près de la semaine dernière où l’orage nous a tout annulé, et nous voilà parties dans notre beau carrosse jusque la plage du Rouet.

Comme nous ne tenons pas à nous lever trop tôt, nous partons pour la deuxième plongée du matin, rendez-vous 10 heures. Les blocs sont déjà remplis puisque nous les gonflons au Vieux Campeur gratuitement dès qu’ils sont vides. Nous les gréons doucement, nous avons le temps. Deux retardataires font patienter tout le groupe, nous partons enfin vers 10h45. Il n’y a pas de vent, la mer est belle, je souffle à Florian que j’aimerai bien aller au Planier aujourd’hui. C’est un peu loin, mais les conditions s’y prêtent bien aujourd’hui, il est tout disposé à nous y emmener ! Le bateau n’est pas rempli, le voyage est confortable. Je souhaite aller faire un tour sur la petite épave d’avion qui se trouve à coté du tombant, le « Messerschmitt ». Le briefing est très clair, nous terminons de nous équiper. Alors que je me tourne pour que Françoise me ferme ma semi-étanche, je sens dans mon dos quelque chose d’anormal : la fermeture métal vient de lacher, elle n’arrive pas à la remettre en place… Finalement, ils s’y mettent à deux et arrivent quand même à fermer, mais la fermeture risque de s’ouvrir en grand. Tant pis, je verrai bien, je pars à l’eau comme ça. Alors que je sens l’eau rentrer dans la combinaison, je me dis que ce n’est pas trop problématique, elle n’est pas froide (22°C). Nous avons ancré à l’entrée de la petite anse, et nous nous dirigeons vers le tombant, vers la gauche. Je retrouve assez facilement l’entrée de la cheminée, faille creusée dans le tombant, recouverte de gorgones pourpres. La visibilité est assez bonne, dommage que le soleil soit un peu voilé aujourd’hui. Nous glissons vers le sable qui se situe à cet endroit au alentours de 33m. Nous partons main gauche et devons apercevoir deux gros blocs sur le sable. Nous les voyons tout de suite et nous écartons du tombant.

J’aperçois très rapidement l’avion. Il est encore plus petit que ce que j’imaginais. Nous sommes à 42 m et faisons le tour, regardons sous les ailes une petite galathée qui se faufile entre le chapelet d’oeufs de calamar, une petite rascasse s’échappe dès que le faisceau de ma lampe l’éclaire. Un grand filet de pêche passe presque sur l’épave, nous le verrons  toute la plongée.

Nous souhaitons regarder un peu le tombant, nous repartons donc dans sa direction. Sur le sable Françoise repère un énorme nudibranche appelé « Ombrelle de Méditérranée ». Elle en prend quelques clichés et me rejoint.

Alors que j’avance, je l’entends à nouveau m’appeler. Parmi les belles gorgones pourpres qui ornent ce tombant, entre les nombreux spirographes, éponges et autres organismes colonisant le site, elle vient de repérer le nudibranche de l’été, celui que nous n’avions auparavant jamais rencontré et que nous voyons en nombre cet été  : le « Doris à tâches d’or ». Il faut dire qu’il est magnifique dans sa robe rose, dodu à souhait. Elle se positionne pour en faire des clichés, mais elle ne doit pas trop tarder car nous trainons au fond depuis plus de 20 minutes et nous sommes à l’air, du coup, nous avons déjà plus de 10 minutes de paliers.

Nous remontons donc lentement et retrouvons la cheminée par laquelle nous allons remonter. Ce n’est nullement obligé, mais c’est tellement joli que nous passons tout de même par là ! Arrivées sur le plateau, nous repartons en direction de la petite anse, j’espère pouvoir arriver sur un petit bout de l’épave du Dalton. Nous passons un bouquet de posidonie, un beau poulpe écarte ses tentacules à notre approche. Il n’est pas bien farouche et se laisse prendre en photo, presqu’en posant.

Lorsque nous arrivons sur le Dalton, nous sommes assez haut et ne voyons plus ce que je trouve le plus beau de cette épave. A 20 mètres, ce n’est plus qu’un amas de tôles. Un peu plus bas, nous observons un banc de sars comme à l’ombre d’une tôle, bien regroupés. Nous décidons de faire nos paliers dans la petite anse qui n’est pas bien  profonde et qui est jonchée de blocs de pierres.

Alors que Françoise fait quelques photos d’une rascasse, je m’approche d’un gros rocher sur lequel j’ai repéré une petite blenie jaune que je n’avais jusque là jamais observée. Elle n’est pas farouche, je pose alors un doigt sur la roche et la blénie s’en rapproche, curieuse dirait-on ! J’appelle Françoise pour qu’elle essaie de lui tirer le portrait. Ce n’est pas simple, car, bien que le petit poisson ne soit pas peureux, il bouge beaucoup ! Elle parvient finalement à ses fins en la prenant de face.

Nous continuons notre décompression et observons toute cette faune de faible profondeur. Nous trouvons de beaux oursins, un crabe recouvert d’algues, des petites rascasses, d’autres blénies moins colorées. Dans un petit trou, je trouve une coquille de porcelaine, un peu plus loin, alors que j’essaie de suivre une petite rascasse qui a de belles couleurs, je tombe sur un énorme Bernard-l’hermitte qui porte une grosse anémone sur son dos.

Il ne nous reste que deux minutes de paliers et nous nous écartons de l’anse pour nous diriger vers le bateau. Je longe la roche et éclaire dans un beau trou : un congre de belle taille s’enfonce alors dedans. En voilà une plongée bien remplie !

Nous faisons surface et rentrons au club. Nous plongeons l’après-midi, nous ne rinçons donc que le minimum. Nous gonflons les blocs sur la rampe que Xavier a installé et qui nous permet de le faire seules, c’est bien pratique ! Nous plongerons au nitrox cet après-midi. Une fois prêtes, nous partons manger au restaurant situé à coté du club. Ils sont sympas et le repas est bon et pas cher. Nous discutons avec notre voisin de table qui plongera avec nous dans l’après-midi.

Alors qu’il est 3 heures, nous nous préparons à nouveau. Je suggère à Florian « Baume rousse » pour le site car nous y avions fait une très belle plongée il y a quelques mois.Ce site est situé sur la côte bleue, à proximité du petit ilot rocheux nommé l' »Elevine ». Ce n’est guère profond, une vingtaine de mètres, mais il y a un joli petit tombant sur lequel nous allons croiser une langouste, du corail rouge bien ouvert, ainsi qu’une belle petite Antiopelle.

Nous retournons vers le bateau car la deuxième partie de plongée se fait un peu plus haut, vers 15 mètres, entre de gros blocs rocheux. Nous y croisons des blancs de sars importants, cachés à l’abri du soleil. Nous fouillons sous les roches et trouvons une belle queue de congre (impossible de voir la tête!). Nous scrutons les recoins et la roche et trouvons un trou dans lequel se cachent une dizaine de crevettes rouges. Tout au fond, un petit congre nous observe et se cache dès que nous approchons trop.

Nous nous écartons et contournons un gros bloc. Je dérange alors deux petits mérous qui s’échappent très vite. Alors que j’essaie de les montrer à Françoise et à la deuxième palanquée qui nous suit depuis le début de la plongée, je croise une belle daurade. Il est temps de remonter, non que nous soyons à court d’air puisqu’il nous reste plus de 100 bar dans nos blocs, mais cela fait déjà une heure que nous sommes sous l’eau. Alors que nous décidons de revenir au bateau en nous baladant encore un peu entre les blocs, j’indique aux autres où se situe le mouillage, nous avons beaucoup tournés et ils se sont un peu perdus. La combinaison a tenu toute la journée, mais la fermeture est à changer, je pense que je vais devoir acheter une nouvelle combi !

Le retour se fera lentement, il y a toujours un peu de vent l’après-midi et la mer a formé quelques vagues bien serrées. De retour au club, nous rinçons tout notre matériel, discutons quelques  minutes avec  Xavier et repartons sur Marseille, il est déjà sept heures !