Nice

Méditerranée

Escapa à Nice (2007)

De Paris à Nice, en avion, il n’y a qu’une heure. Profitant à la fois de l’hospitalité de la mère de Françoise ainsi que d’un week-end que nous prolongeons un peu, nous voilà pour quelques jours dans les environs de Nice.

Nous avions cherché il y a une peu plus d’un an, un club pour assouvir notre passion lorsque nous descendons. Après quelques recherches, notre choix s’est porté sur le club Poseidon qui se situe à l’entré du port de Nice. Cette année, les locaux ont été refaits à neuf, mais ils sont toujours aussi petits. Le bateau est assez gros et ressemble à un chalutier largement transformé pour être confortable pour les plongeurs. Il est amarré à coté du centre, les blocs et compresseurs sont à bord. L’accueil chaleureux est assuré par Thierry ou Richard qui nous reconnaissent bien que nous ne plongions pas très souvent ici.

Nous montons à bord et gréons notre matériel. Le club dispose essentiellement de 12 litres longs. Sur demande, vous pouvez bien entendu obtenir des 15 litres, mais j’avoue ne pas en avoir vu encore.

Les sites de plongée se situent dans l’ensemble dans la baie de Villefranche. Cette baie étant très abritée, cela permet de pouvoir plonger par tout temps. Lorsque les conditions sont propices, de très beaux sites se trouvent autour du Cap de Saint Jean Cap Ferrat. Il ne faut que quelques minutes de bateau pour y arriver, juste le temps de s’équiper tranquillement. Comme tous les chalutiers, la houle prise de coté n’est pas très agréable, ni pour s’équiper. Il est assez dur également de remonter sur le bateau par l’échelle arrière qui est donc assez haute par mauvais temps. Mais en règle général, ce bateau est assez confortable, même lorsqu’il y a du monde à bord.

Les sorties proposées se font deux fois par jour, à 9 heures puis à 14 heures 30. Tous les niveaux montent en même temps, y compris les baptêmes car les sites d’ici se prêtent bien aux plongées multi niveaux. Effectivement, la plupart des sites démarrent assez près de la côte. Les fonds sont alors entre trois et six mètres. Du fait de la nature du cap et de ses grandes villas richissimes, rien n’est trop bétonné, ni trop accessible du bord d’ailleurs. C’est peut-être pour cela que ce bord de mer est assez protégé, y compris à proximité du rivage. Vous débutez donc la plongée sur une partie assez plate recouverte de blocs de pierre très concrétionnés où se cachent pas mal de petits poissons, de murènes ou encore des nudibranches.

En s’éloignant un peu du bord, vous trouvez un tombant qui pour la plupart des endroits offre de belles plongées dans la zone des 20 mètres. Mais vous pouvez continuez encore un peu, soit sur le tombant qui se prolonge, soit sur une deuxième zone où un nouveau tombant se dessine, vous emportant jusqu’à plus de quarante mètres. Bien que de nombreux bateaux de plaisance naviguent dans les environs, vous ne serez pratiquement jamais ennuyé ni par leur passage, ni par des lignes de pêcheurs.

En mai, la visibilité n’est pas encore très bonne. Ce matin du 9 mai, nous bénéficierons d’environ dix mètres pour une eau encore assez fraîche puisqu’elle descend à 14 – 15 °C lorsque nous atteignons 37 m. Nous avions prévu d’être au frais, pour cela nous nous sommes équipées un peu plus chaud que ce que nous avons l’été. Le site choisi se nomme « L’interdite » du fait de la proximité d’une zone militaire interdisant la baignade, la pêche et la plongée. Nous n’avons que 180 bars dans nos 12 litres courts et ne prévoyons donc pas une très longue et profonde plongée. Nous écoutons les consignes avant de se mettre à l’eau, nous longerons donc comme indiqué le mouillage avant de suivre le tombant main droite. J’ai oublié de mettre ma sous-cutale et j’avoue n’être pas très bien installée avec ce bloc. Je regarde Françoise, tout va bien. Nous arrivons vers le fond et apercevons un nombre incroyable de spirographes dont les plumeaux sont déployés ! Je n’ai pas emporté mon équipement vidéo pour cette petite escapade, mais Françoise a son ensemble photo. Elle s’arrête d’ailleurs pour essayer de mettre dans la boîte le premier spirographe

Je l’attends un peu plus loin en éclairant avec son phare (qu’elle m’a gentiment prêté) une belle rascasse posée sur un rocher. Nous poursuivons un peu et rencontrons des sars assez gros qui ne nous évitent pas : ils ne sont guère farouches ! Il commence à faire un peu froid et nous arrivons à mi-pression dans nos bouteilles. L’ordinateur n’indique pas de palier, tant mieux car il ne fait pas très chaud. Nous faisons demi-tour et remontons un peu. Un léger courant nous porte sur le chemin du retour. Pas de quoi s’affoler, au contraire, il nous permet de rentrer très tranquillement. Vers vingt mètres, nous approchons d’un gros bloc sous lequel j’aperçois un trou assez large. J’éclaire l’intérieur où se trouve un assez joli mérou. Passant juste au-dessus de cet endroit, trois corbs s’approchent. D’habitude, je les trouve assez timides les corbs, mais ceux-ci viennent dodeliner dans le faisceau de mon éclairage. Françoise s’affaire alors à photographier un petit nudibranche bleu, puis plus loin un triptérygion à tête noire et au corps jaune. Il est temps de remonter, nous sommes sur réserve. Et voici donc finie notre première plongée méditerranéenne de 2008.

Il fait encore très beau ce samedi matin lorsque nous prenons le chemin du port en voiture. Cependant, lorsque nous longeons la promenade, nous nous rendons bien compte que la mer est assez agitée. Les mouvements des drapeaux nous confirment ce que nous pensions, le vent s’est levé. Pas de quoi nous décourager, mais nous savons que nous n’irons pas sur l’extrémité du cap, la mer doit être trop agitée.

Une fois prêts, nous partons vers Grand baie, site toujours abrité du vent d’est, comme hier. Nous sommes ancrés sur 4 mètres et partons vers le tombant. La visibilité semble meilleure aujourd’hui, nous avons dû gagner quelques mètres. Nous palmons un peu et nous retrouvons au-dessus de ce mur que nous allons longer doucement.. La roche ici est très droite et très concrétionnée. Dans une faille, nous trouvons un beau chapon qui nous tourne le dos. Il est mal positionné pour la photo, Françoise ne souhaite pas s’attarder. Nous poursuivons notre descente et arrivons vers 35 mètres. Nous tournons à droite, et sommes assez étonnées de voir autant de corail rouge dans les trous. On y trouve de belles branches, ce qui ne nous avait pas frappé lorsque nous avions plongé sur ce même site. Nous rencontrons également quelques spirographes, un nombre assez important de rascasses de tailles diverses, des sars, des bancs de petits poissons, des nuages d’anthias. J’adore leur couleur et je profite de l’arrêt photo de Françoise, qui essaie de mettre une rascasse dans sa boite, pour jouer avec le faisceau de ma lumière sur la robe de ces jolis poissons. Soudain, nous ressentons que le léger courant de fond que nous avions en début de visite se renforce. Nous sommes à mi-pression et décidons alors d’entamer notre lente remontée. Des petits plateaux se dessinent avec des gros blocs posés sur des parcelles de sable.  Nous trouvons deux ou trois petites flabelines violettes. Nous pensions avoir un peu de mal à rentrer à contre-courant, mais dès que nous sommes remontées, ce dernier s’est largement affaibli. Tant mieux ! Je retrouve l’endroit où ce beau chapon nous tournait le dos tout à l’heure, espérant qu’il se soit repositionné depuis. Rien, le vilain nous montre toujours son dos…

Il nous reste pas mal d’air, mais la houle se ressent de plus en plus, et bien que le haut du récif soit très joli à visiter, ce n’est pas très agréable. Nous mettons fin à notre plongée et remontons sur le bateau. Tout le monde semble avoir passé une excellente plongée, les commentaires fusent !

  Dimanche matin, la route est libre et nous trouvons une place très près du centre. Il y a foule ce matin, nous serons plus d’une vingtaine de plongeurs à bord. Il faut un peu d’organisation, mais tout se passe très bien. Le vent est tombé et la mer s’est calmée. Pendant que nous finissons de nous équiper, le bateau s’ancre sur Crau de Nao. Nous écoutons avec attention le briefing, mais la plongée est très simple : on descend au mouillage, on part tombant main droite et on fait une boucle pour revenir au bateau. Lorsque nous nous mettons à l’eau, la mer ayant remué la veille, nous ne voyons pas le fond à vingt mètres. Françoise m’aide à mettre ma sous-cutale et je l’aide à mon tour à remettre en place le fil de son spool qui s’est entortillé. Nous retrouvons encore une fois un nombre impressionnant de spirographes, plus ou moins grands, plus ou moins ouverts, de teinte blanche ou de plusieurs couleurs de jaune à marron.  Françoise essaie d’en photographier un pendant que j’observe un énorme chapon posé sur un rocher. Lorsqu’elle s’en approche pour le mettre dans sa boite, ce dernier s’éclipse dans une faille. Dommage, la pose qu’il avait aurait été parfaite !

Nous rencontrons ensuite beaucoup d’anthias, puis un doris dalmatien quand nous arrivons au bout du tombant. Là, à coté d’une grosse pierre, est posé un autre chapon. Rien à faire, il ne veut pas non plus se laisser prendre… Je regarde la scène de loin et mes yeux sont attirés par une queue de poisson assez significative. Quelques mètres en dessous, un gros mérou timide joue à cache cache. Il est temps de remonter, non sans faire une petite pause autour d’une petite nacre.

Nous poursuivons notre chemin et croisons ici une belle langouste, puis de petites rascasses, un banc de sars. Ils sont assez nombreux, près du bord et de la surface.  

Nous sortons de l’eau pas très loin du bateau, mais nous n’avons pas réussi à revenir juste en-dessous, impossible de savoir où il est exactement avec cette visibilité réduite et du fait de son ancrage assez profond. Nous rangeons rapidement nos affaires et bavardons durant le chemin du retour. Les habitués sont toujours aussi sympathiques ! Nous les saluons pour plus tard, le prochain séjour ici est prévu pour aout ! 

Photos faites par Françoise

Une petite vidéo des plongées locales : Nice, Le Lido

Le club :Poseidon