Visites des épaves 2011
Ce n’était pas du tout calculé comme cela, car, mise à part la plongée des Marseillais du mois de mai ( les Marseillais discutant sur le site de plongeur.com ) sur le P38 aux Lecques, le reste des plongées ne devaient pas être spécialement faites sur les épaves locales. Pourtant, la baie et ses environs en regorgent d’épaves : La Drôme, Le Miquelon, Le Ker Bihan, Les Saint Dominique, Le Chaouen, Le Dalton sans oublier les avions… Je ne les cite pas tous, et à ce jour, je n’ai toujours pas plongé sur certaines d’entre elles.
Pour en revenir à ce mois de mai, nous avons glissé une petite semaine de vacances, ce qui nous a permis de plonger un peu plus que la normale. Le temps a également joué en notre faveur, car la mer a été exceptionnellement calme si l’on occulte un dimanche de fort vent. Bien entendu, nous n’avons pas plongé que les épaves mais aussi quelques sites connus ou non.
Françoise, qui illustre par ses photos mes comptes-rendus, essaie son nouveau flash et surtout l’utilisation de deux flashs en Grand Angle. Pour moi, je continue les essais de mon nouveau camescope et de son caisson. Nous n’aurons pas toutes les images souhaitées, mais quelques beaux clichés tout de même !
C’est donc sur le forum de plongeur.com que nous préparons la sortie des Marseillais de mai 2011. Ensemble, après moult tergiversations qui dureront jusqu’à l’arrivée au club Aquanaut situé aux Lecques, à coté de Marseille, nous partons joyeux vers l’épave du P38. Cet avion, abîmé en mer depuis 1944 abattu pendant la guerre donc, repose à l’envers sur du sable par 38 mètres de profondeur.
Comme nous sommes nombreux, nous formons les palanquées et nous mettons à l’eau par deux palanquées. Nous faisons partie du deuxième lâcher sur la balise qui pointe directement l’épave. Les consignes sont claires : il s’agit d’une plongée carrée, pas trop profonde pour les habitués, mais qui donne à l’air des paliers importants assez rapidement, il s’agît donc de bien vérifier sa consommation pour pouvoir remonter tranquillement. Nous aurions dû opter pour le Nitrox, nous avions écarté cela au vu du temps fond annoncé au début sur le forum, mais qui s’est traduit par planifier sa propre plongée et donc pour nous un temps fond plus long. A refaire, je prendrais un bon nitrox 32 avec ou sans ma bouteille de décompression à l’oxygène. Une autre fois…
Nous descendons donc rapidement sur l’épave que nous apercevons vers 25 mètres. Bien que plus grande que l’épave d’avion se trouvant près de l’île de Planier à Marseille, je me dis que nous en aurons vite fait le tour… J’allume mes phares et m’approche de la carlingue. Bien qu’engloutie depuis de nombreuses années, plongée par des milliers de plongeurs, je la trouve en assez bon état. Je me doute qu’il en manque des morceaux (certains plongeurs ne pouvant pas s’empêcher de rapporter un souvenir, se moquant royalement de son prochain), mais l’allure générale est assez jolie.
Au briefing, il nous a été indiqué quelques habitants fréquents du site, comme deux gros homards et au moins un énorme congre. Alors que je suis la tête sous une aile à la recherche d’un des homards, j’éclaire un congre… Il n’est pas bien gros celui-là, ce ne doit pas être celui dont il était question tout-à-l’heure.
Un peu plus loin, nous croisons Julien dans son étanche rouge, puis Loule avec ses deux obus sur le coté. Devant l’un des deux moteurs encore pourvus de leurs hélices, Niki essaie (aussi) ses deux flashs.
Je retrouve Françoise devant un gros débris de l’avion, elle vise un spirographe (photo ci-dessus) . En regardant la photo depuis mon ordi, je remarque une drôle de forme à la base du pied du spirographe… Ce n’est qu’en agrandissant la photo que nous nous sommes aperçues que le bout de tôle était habité d’un petit congre !
D’ailleurs, l’épave est le repère des spirographes ! Il y en a une quantité incroyable et surtout, ils ne semblent pas être allergique à notre présence, contrairement à l’habitude que nous en avons ailleurs (ils se rétractent dès que nous en approchons, surtout lorsque nous passons entre eux et le soleil). Nous trouvons le repère de l’énorme congre : ce n’est pas une légende, il est monstrueux ! Enfin, après avoir fait s’échapper bon nombre de rascasses, trouvé une langouste et une petite mostelle, nous décidons de mettre un terme à la plongée. Nous sommes à mi-pression, avons pas mal de paliers que nous voulons faire confortablement. De retour sur le bateau, les dernières, nous retrouvons nos amis et nos bavardages ne cesseront qu’après le sympathique repas qui fait suite à un bon apéritif !
Le lendemain matin, nous profitons du beau soleil pour nous rendre à l’Atelier de la mer , un club que nous fréquentons lorsque Christian ne sort pas avec son beau bateau. Il y a du vent ce matin, et le directeur de plongée choisi un site abrité : Le Liban, coulé à côté de l’île de Maîre. Ce grand cargo de près de 100 m s’est fait éperonner au début des années 1900 par un autre navire, le faisant couler rapidement et entrainant avec lui bon nombre de ses passagers. La proue est posée juste derrière les roches des pharillons et sa poupe le long de l’île, s’enfonçant vers 36 mètres. Nous sommes amarrés à la bouée mise en place il y a quelques mois en vue du parc marin de Marseille. Nous descendons le long de la corde et avançons vers l’épave.
Nous somme sur l’avant du bateau et nous dirigeons vers l’arrière. En entrant dans l’une des coursives, juste avant les chaudières apparentes, j’observe un beau mérou. Celui-ci se sauve à mon approche et va se cacher de l’autre côté d’une tôle. Je le suis des yeux et le retrouve derrière. Il semble incrédule de me revoir si vite. Il commence par fuire à l’opposé, se ravise, revient vers moi et m’observe quelques secondes puis s’en va se cacher définitivement sous des débris non visitables !
Nous poursuivons notre balade vers une sorte de cabine détachée du reste de l’épave. A l’intérieur, un banc de sars se repose paisiblement. Nous arrivons à la poupe qui est recouverte de belles gorgones. Les trous laissés par les hublots font de beaux jeux de lumière, mais la visibilité assez faible ne nous permet pas d’obtenir ni des photos sympas, ni des séquences vidéos à la hauteur de ce que j’attendais. Pas bien grave, nous y reviendrons une autre fois ! Il est temps de remonter, cela fait un moment que nous sommes à 36 mètres et nous avons des paliers. Nous retournons vers la proue et avons juste le temps de voir en dessous de nous un énorme mérou filer d’une cache à l’autre. Les paliers se font le long des arches de la plongée qui se trouve en dessous des pharillons. De beaux bancs de poissons se laissent bercer par le ressac. En passant la tête de l’autre côté de l’une des arches, je surprends un banc de loups dont certains sont assez gros !
Après une semaine de travail nous retrouvons les copains pour une plongée de nuit du bord à Samena : Le récit en vidéo se trouve là : plongée de nuit
Le vent s’est levé le week end qui a suivi et nous sommes en vacances la semaine suivante. Nous retournons donc au club pour plonger. La première se fait sur une variante du tombant des Moyades. Il s’agit d’une langue rocheuse allant vers le large, perpendiculairement au tombant habituel. Nous suivons un moniteur qui nous montre le chemin, mais il palme trop vite pour que nous ayons le temps de prendre des clichés ou des vidéos. Nous trouvons quand même une belle mostelle chacune. Je ne m’étends pas sur cette plongée qui n’est donc pas une épave, j’espère que nous la referons plus doucement avec Christian.
Le lendemain matin, nous repartons du club. Certains autres plongeurs passent une qualification « épave », nous retournons sur le Liban. J’ai décrit la plongée un peu plus haut, nous faisons à peu près le même parcours. Je me rends juste compte que nous n’avons jusque là jamais réellement exploré la proue du bateau. Il faudra y revenir, je suis certaine qu’il y a de belles images à faire ! L’eau s’est refroidie avec le vent, les mérous sont bien cachés. Nous ne trouvons que le gros, endormi entre des tôles. Il n’est pas bien positionné pour la vidéo, nous ne le dérangeons pas plus.
Jeudi, la mer est toujours calme et nous partons sur l’île de Planier. Il faut non loin de 20 minutes pour s’y rendre, même lorsque la mer est belle !
Nous arrivons sur le site où il n’y a pas encore d’autres bateaux de club, ce qui est rare. Nous demandons si nous pouvons y aller sans attendre le briefing puisque nous connaissons le site, une fois les consignes données, bien entendu. Nous sommes donc les premières à l’eau et partons pour une heure sur l’épave du Chaouen. Ce cargo s’est échoué sur les roches de l’île en 1970 et gît entre 12 et 33 mètres. Il n’est pas trop abimé et est posé sur un flanc. Son long mât recouvert de gorgones offre un beau spectacle, d’autant que de nombreux poissons se prélassent autour. Nous longeons le pont du bateau et rentrons légèrement dans certaines de ses grandes cales. Nous ne connaissons pas les entrailles du bateau et ne sommes pas équipées pour nous aventurer trop loin. Nous retournons alors sur l’extérieur profiter des merveilles utilisant le cargo comme habitat : ici une rascasse, par là un doris géant, un peu plus loin, bien caché, un énorme chapon. Au plus profond de la plongée, l’hélice. A notre approche, un banc de loups vient d’arriver… Il fait le tour de l’hélice et repart dans le bleu aussi rapidement qu’il en était sorti.
Nous commençons à remonter, en nous positionnant toujours sur le pont, mais du côté tribord, sur le haut. Les couleurs sont parfois chatoyantes, parfois sombres. La forte luminosité liée à la faible profondeur et le grand ciel bleu du jour font ressortir encore un peu plus ces lumières, ces couleurs.
Il est temps de remonter, nous avons le petit tombant à examiner pour patienter durant le palier. Lorsque nous remontons, nous sommes encore les dernières !!!
© photos : Françoise –