Circuit en mer et rizières
2010, l’année de mes quarante ans, c’est une bonne excuse pour un long voyage, non ? En tout cas, c’est ce que nous avons décidé à l’automne, et je n’aurai qu’à me soucier de réserver le transport pour notre destination indonésienne, le contenu étant mon cadeau ! J’en ai de la chance !! Nous choisissons notre période, entre mars et avril, fin de la période des pluies sur l’île indonésienne qu’est Bali. Cela faisait un moment que cette destination nous intéressait, mais nous voulions pouvoir disposer de suffisamment de temps sur place pour allier plongées et visites. Trois semaines sur place nous semblent adéquates pour découvrir cette île, ses paysages, ses fonds marins. Nous avions lus déjà un certain nombre de comptes rendu de voyage (sur www.plongeur.com , www.mantaleau.fr , petitesbullesdailleurs.fr ou encore www.unmondeailleurs.net) et avions une idée assez précise du type de prestations que nous souhaitions : voir un maximum de sites autour de Bali, par le biais d’un safari organisé par un prestataire local. Les contacts sont pris par mail et les deux prestataires principaux répondent rapidement et de façon très détaillée. Le choix se fera finalement pour deux raisons, le nombre de participants (nous serons 5) mais aussi et surtout du fait que Valérie (www.mantaleau.fr ) sera de la partie ! Le club est choisi, Ikandive (www.ikandive.com ) nous fera visiter Bali sur et sous l’eau !
Tout d’abord, situons un peu Bali sur la carte ci-dessous :
Pour nous rendre à Bali depuis Marseille, nous avons tout d’abord cherché sur internet toutes les possibilités qui correspondaient à notre cahier des charges : pas trop cher, un temps de transport minimum et le moins possible de prestataires afin de réduire au maximum les risques de retard, de transit de bagages. Nous avons trouvé un certain nombre de compagnies pour nous acheminer sur notre lieu de villégiature et avons opté pour AirFrance/KLM , car :
- Ils acheminent depuis Marseille par les vols suivants : Marseille/Amsterdam/Bali-Denpasar (escale à Singapore). On enregistre donc directement à Marseille et retrouvons les bagages à Denpasar. Nous n’aurons pas à subir la grève des TGV à notre retour !
- Les tarifs proposés sont tout à fait corrects et même dans les moins chers que nous ayons trouvés.
- Au moment de notre réservation (en décembre 2009), nous avions la possibilité d’acheter un bagage sportif supplémentaire de 20kg spécifique plongée pour 80 € par trajet, soit 60 kg pour deux en tout de bagage en soute plus 12 kg par personne en bagage de cabine. Attention cependant, les règles de transport d’Air France – KLM ont changé fin mars 2010 et les franchises de poids sont désormais différentes.
Nous sommes satisfaites de notre choix, nous étions très bien installées dans l’avion, les places suffisamment grandes, un écran individuel avec des dizaines de films/musiques/jeux à la demande. Les repas sont très corrects et le personnel aux petits soins. Comme sur bon nombre de longs courriers aujourd’hui, il est préférable de s’enregistrer en ligne bien avant le départ pour avoir la possibilité de choisir directement ses sièges (des passagers à l’embarquement à Marseille ne l’ont pas fait et ont dû voyager séparés, dur dur lorsqu’il y a plus de 16h de vol !). Nous testerons le nouveau scanner à l’embarquement du vol long courrier à Amsterdam, ça ne rigole plus avec la sécurité là-bas !
A l’arrivée à Bali, nous passons par la case achat du visa touristique valable 30 jours 25USD par personne et sortons très rapidement de l’aéroport, les bagages étant déjà sur le tapis lorsque nous finissons les formalités. Un chauffeur d’Ikandive nous attend avec un panneau, tout se passe pour le mieux ! Il est plus de 21h, heure locale, et il fait déjà nuit depuis longtemps. Nous ne verrons pas grand-chose du paysage sur le parcours qui nous amène à Padangbai où est situé le club.
Pour faciliter le repérage, ci-dessous les localisations plus précises des villes où nous serons logées et quelques sites de plongée que nous ferons durant ce périple.
Nous faisons s’arrêter le chauffeur en route près d’un distributeur afin d’avoir un peu de monnaie locale. Il est possible de faire du change euros/roupies à l’aéroport, mais nous ne l’avons pas fait, préférant conserver nos euros pour des endroits non-équipés de distributeurs. Il faut compter environ 12000 roupies pour un euro. A titre d’information, une grande bouteille d’eau coute entre 3 000 et 5 000 roupies, un plat poulet/légumes/riz entre 15 000 et 35 000 roupies en fonction des villes et des « warung » (restaurants) que nous avons testés. Il faut parfois rajouter des taxes (à taux variable elles aussi puisque parfois il n’y en a pas et nous en avons eu au pire pour 21%), le prix n’étant pas gage de quantité/qualité, comme partout.
Ce 19 mars au soir, nous arrivons donc au centre de plongée d’Ikandive à Padangbai et sommes accueillies par Mawi. Claire, son épouse française, devait nous recevoir, mais elle est fort souffrante (elle ira beaucoup mieux plus tard). Il est tard, nous laissons notre équipement de plongée et nous partons à notre hôtel situé non loin du club, le Puri Rai. La chambre est très confortable et donne un accès direct à une piscine. Il est bien tard, nous en profiterons plus tard me dis-je. Je me trompais, car nous ne restons qu’une nuit et partons dès le lendemain sur Amed. En chemin, nous nous arrêtons visiter un marché local, lieu très fermé où tout se vend, d’un paquet de bonbons aux épices, en passant par les sarongs (tissu servant à recouvrir les jambes, sorte de paréo, obligatoire dans bon nombre de temples, accompagné d’une ceinture) et les brochettes de poulet. Les odeurs sont nombreuses et rendent l’atmosphère de très agréable à insupportable. Nous ne nous perdons pas dans ces allées étroites et observons les commerçants, les couseuses, les clients.
Nous nous arrêtons une deuxième fois aux bains royaux de Tirthagangga que nous contournerons par les rizières dans lesquels nous vagabondons, avec un guide, durant deux heures. Il nous explique les différents riz produits, le système d’écoulement de l’eau, les saisons, les récoltes. Il nous montre aussi différentes plantes et leur utilité.
Nous faisons s’arrêter le chauffeur en route près d’un distributeur afin d’avoir un peu de monnaie locale. Il est possible de faire du change euros/roupies à l’aéroport, mais nous ne l’avons pas fait, préférant conserver nos euros pour des endroits non-équipés de distributeurs. Il faut compter environ 12000 roupies pour un euro. A titre d’information, une grande bouteille d’eau coute entre 3 000 et 5 000 roupies, un plat poulet/légumes/riz entre 15 000 et 35 000 roupies en fonction des villes et des « warung » (restaurants) que nous avons testés. Il faut parfois rajouter des taxes (à taux variable elles aussi puisque parfois il n’y en a pas et nous en avons eu au pire pour 21%), le prix n’étant pas gage de quantité/qualité, comme partout.
Ce 19 mars au soir, nous arrivons donc au centre de plongée d’Ikandive à Padangbai et sommes accueillies par Mawi. Claire, son épouse française, devait nous recevoir, mais elle est fort souffrante (elle ira beaucoup mieux plus tard). Il est tard, nous laissons notre équipement de plongée et nous partons à notre hôtel situé non loin du club, le Puri Rai. La chambre est très confortable et donne un accès direct à une piscine. Il est bien tard, nous en profiterons plus tard me dis-je. Je me trompais, car nous ne restons qu’une nuit et partons dès le lendemain sur Amed. En chemin, nous nous arrêtons visiter un marché local, lieu très fermé où tout se vend, d’un paquet de bonbons aux épices, en passant par les sarongs (tissu servant à recouvrir les jambes, sorte de paréo, obligatoire dans bon nombre de temples, accompagné d’une ceinture) et les brochettes de poulet. Les odeurs sont nombreuses et rendent l’atmosphère de très agréable à insupportable. Nous ne nous perdons pas dans ces allées étroites et observons les commerçants, les couseuses, les clients.
Nous nous arrêtons une deuxième fois aux bains royaux de Tirthagangga que nous contournerons par les rizières dans lesquels nous vagabondons, avec un guide, durant deux heures. Il nous explique les différents riz produits, le système d’écoulement de l’eau, les saisons, les récoltes. Il nous montre aussi différentes plantes et leur utilité.
En fin d’après midi, nous arrivons à notre nouvel hôtel, le Aneka Bagus. Le bungalow qui nous est attribué est spacieux et bien agencé, avec une grande chambre, un dressing, une salle de bain/toilette et une douche extérieure. En revanche, la restauration n’est pas au top et notre guide nous propose de suite de partir manger dehors. Nous testerons « Ikan Bakar », très local et ses excellents poissons grillés (Ikan veut dire poisson) ainsi que le « Warung Susu » avec ses plats succulents et un accueil de grande qualité.
Le lendemain, nous partons dans la réserve et plongeons autour de l’île de Menjangan. La réserve est bien entendu terrestre avant d’être marine (protection d’oiseaux, de serpents entre autres). Les plongées se font le long des tombants qui bordent l’île, soit tranquillement, soit en dérivante (courant pouvant être assez fort et assez changeant). La visibilité est plus que correcte et les tombants magnifiques (beaucoup de gorgones, d’éponges, de corail) et pleins de vie. Toutefois, toujours pas de grosse bestiole (pas de thon, de grosses carangues, de napoléon, de raie). La bestiole la plus grosse est tout de même une tortue. Presque tous les poissons anges que je connais se baladent sur ce récif : l’empereur, le semi circulatus, le navarchus, le xanthométopon , le trois couleurs, le diacanthus. Soudain, j’en aperçois un que je ne connaissais pas, le six bandes ! J’aurai la surprise d’en voir encore un autre sur un autre site, l’annularis ! Bien entendu, on y voit bien d’autres espèces, des papillons, des balistes clowns, des poissons lime, des arothrons, des clowns, des cochers, des platax, de petites carangues, des poissons flèches, un banc de calamars… Nous plongerons cinq fois sur ces magnifiques tombants, toujours plus d’une heure, un régal.
Le 26 mars, nous partons de l’autre coté, vers Seririt. Au programme, trois plongées « muck dive », du petit, du tout petit sur une plage de sable noir, dont une de nuit, ce qui semble inquiéter notre guide, même s’il ne dit trop rien.
A notre arrivée, il y a déjà pas mal de plongeurs sur le site. Nous y trouverons pas mal de petites choses, dont des crabes planqués sous un oursin ou une anémone, des crevettes, quelques nudibranches, des juvéniles tout petits, des serpents anguilles, des « plumeaux ». Alors que nous sommes fins prêts pour la deuxième plongée, le vent s’est levé et de gros rouleaux s’écrasent sur la plage. Nous tentons une mise à l’eau et nous tombons sur le sable : il devient très dur de se relever. Avec peine, nous arrivons tout de même à passer l’endroit où les vagues se brisent, et hop, nous descendons. Mais la visibilité s’est très fortement dégradée, on y voit à peine à un mètre…On continue un peu plus loin, pour voir si cela s’arrange. Rien n’y fait, pas mieux. Alors que nous ressortons, le courant léger mais certain nous a déjà emporté un peu loin de la mise à l’eau. Nous décidons d’arrêter là, nous ne ferons pas non plus la plongée de nuit.
Le 29 mars, nous prenons notre bus en direction de Padangbai. Nous passerons par l’intérieur de l’île. La météo n’est pas avec nous, et, comme bien souvent durant notre séjour, les montagnes/volcans sont perdus dans les nuages. Nous ne profiterons donc pas beaucoup des belles vues qu’il doit y avoir sur les lacs d’altitude, visiterons le temple de Pura Ulun Danu au milieu du lac Bratan sous une forte pluie. Nous faisons un arrêt sur un marché, mais je déclare forfait car il pleut encore beaucoup et je suis encore trempée : la climatisation ayant déjà fait des siennes, je termine mon rhume, pas envie d’en reprendre un à nouveau ! Nous terminons les visites du jour par un temple situé en pleine forêt où les singes sont rois (on en voit régulièrement autour des temples, mais là, c’est en nombre qu’ils vivent). Il y a beaucoup de tout petits, c’est assez mignon, mais cela devient nettement moins drôle lorsque l’un des grands mâles se fâche après que l’un des visiteurs ne se soit approché trop près d’un bébé : il fait mine de mordre et au vu des crocs du bestiau, tout le monde bat en retraite ! Le guide qui nous suivait jusque là nous conduit vers la sortie des touristes : un dédale de boutiques avec un circuit nous faisant passer devant plus d’une centaine de commerce. Heureusement qu’ils sont presque tous fermés, s’en est étouffant.
Nous arrivons à Padangbai, dernière halte plongistique, en fin de journée. Nous retrouvons notre premier hôtel, mais la chambre qui nous est attribuée, bien qu’immense, est un peu moins confortable que celle de notre première nuit (C’est qu’on devient difficile avec tous ces hôtels !). Demain matin, c’est le Manta Point et Cristal Bai !
Nous retrouvons donc tout notre petit monde le matin au club et partons pour deux plongées sur le bateau rapide du club. Il est attaché sur la plage non loin du club. Assez confortable, disposant d’un abri, il est tout à fait adapté à notre utilisation de plongeurs.
Il faut non loin d’une heure pour arriver sur le site du Manta Point. Tant que nous restons dans la baie, la mer étant calme, nous avançons très vite vers l’île de Nusa Penida. Nous passons dans un chenal étroit et nous apercevons à la surface de drôle de vagues, augurant d’étranges courants. A la sortie du chenal, nous sommes secoués par de belles vagues. Il parait que ce n’est rien du tout par rapport à certains passages où des plongeurs sont restés en tenue, accrochés à leur palmes, au cas où… Ca devait bien secouer. Nous longeons ensuite l’île vers l’est, et découvrons de très beaux paysages. De grandes falaises coiffées d’une épaisse végétation qui tombent directement dans le vert turquoise de l’eau. Simplement magnifique ! Un instant, en approchant d’une roche écartée de la falaise, je trouve une certaine ressemblance avec les falaises de Bonifacio, en Corse. La seule différence étant la couleur de la roche, celle sous mes yeux est bien plus sombre. Un peu plus loin, nous passons près d’une roche percée où les vagues s’engouffrent. Le bateau ralentit pour l’occasion et quelques photos sont prises. C’est un peu plus loin que nous apercevons six ou sept bateaux proches du bord, c’est là. Je suis assez surprise, cela ne ressemble en rien aux autres sites à mantas que j’ai eu l’occasion de voir. Si près du bord, et que viennent elles donc faire pile à cet endroit ? Mystère… Aucun danger particulier sur ce site, même pas de décompression puisque nous n’excéderons pas 12m. En revanche, il est exposé au large et nous ressentirons le ressac, ce qui n’est pas toujours très agréable. A peine, à l’eau, nous apercevons nos deux premières raies. La visibilité n’est pas très bonne, elles passent assez près, heureusement. Alors que nous attendons béatement devant une grosse roche que l’une de ces dames veuille bien venir se faire nettoyer par les petits labres avoisinants, Françoise me fait remarquer qu’une mante se trouve toute sortie de son trou juste en dessous de moi. Zut, les lumières de la vidéo sont éteintes, le temps que j’allume le tout et la bestiole est repartie se cacher dans son trou. Françoise enrage de ne pas avoir pris son caisson photo (elle n’a qu’un objectif 60mm, c’est bon pour la macro pas pour les mantas !), il y a plein de petites bestioles sur ce site. J’ai d’ailleurs juste le temps de relever le nez pour me voir passer nos deux belles raies juste au dessus ! Nous en verrons je pense 4 ou 5 et elles repasseront plusieurs fois, laissant l’impression d’un nombre important d’individus.
La deuxième plongée est prévue sur Cristal Bai, le site où il est fréquent, en saison, de voir des molas molas. Ce n’est pas la bonne saison, qui est située entre aout et octobre, nous n’en verrons pas. Ce site à une autre particularité, il est souvent assez sportif, voir dangereux car sujet à de nombreux courants, parfois très violents, avec à la pointe du récif une zone plus que dangereuse connue pour ses courants descendants. Le briefing est donc plus insistant sur la sécurité cette fois-ci, avec comme consigne de ne jamais être plus loin que le guide, ni plus bas. C’est lui qui teste la force et le sens du courant, sur son signal, demi-tour sans discuter. C’est d’ailleurs ce que nous ferons, car le courant devient effectivement assez fort sur la pointe… A défaut de voir un mola mola, nous croiserons une carangue géante et resterons quelques minutes autour d’un beau frogfish noir, le seul vu durant tout le séjour d’ailleurs. Ce n’est pas la plus simple des couleurs pour la photo ou la vidéo. J’oubliais presque ! Sur ce site, je comprends tout-à-fait le bon conseil donné par Valérie avant le voyage sur l’épaisseur de la combi de plongée et la cagoule : l’eau ne dépassera pas 22 °C, bien loin des 30°C de Menjangan ou Tulamben !
Le lendemain, nous plongeons trois fois : White Sand beach, Blue lagoon (le tombant) et Blue Lagoon de nuit. Avant de parler de ce qu’on y a vu, ce qui est vraiment surprenant sur les sites de Padangbai, c’est le courant, ou plutôt, les courants. Ils sont imprévisibles, allant dans tous les sens, parfois légers, parfois violents et ce à quelques mètres l’un de l’autre. On s’est trouvés avec du descendant assez fort 5 minutes, à faire vibrer le détendeur, puis plus rien du tout. Ensuite, il y a comme des passages d’eau chaude et froide, qui ne se mélangent pas. Un peu comme une thermocline qui pourrait tout aussi bien être par couche horizontale comme je la connais habituellement, mais ici, cela peut être verticale aussi ! Sur une plongée, la température est passée de 19°C à 26°C alors que nous dirigions vers la zone la plus profonde de la plongée…
Revenons aux sites. Nous avons vu essentiellement les poissons de récifs habituels, une murène ruban et un poisson feuille rose et une énorme cigale géante lors de la plongée de nuit.
Le 31 mars, nous partons pour trois plongées sur les sites des petits ilots Gili (pas ceux bien connus situés près de l’île de Lombok), ceux situés non loin de Padangbai, à ¾ d’heure de bateau. Le premier site, Gili Biaha, nous promet du petit, de la macro. Pas de courant prévue à cet endroit, mais nous devons faire attention au fort ressac qui nous fait monter et descendre, même à 25m, avec une amplitude de plusieurs mètres à chaque fois. Nous n’aurons pas de problème d’oreille, heureusement, ce n’était pas un site favorable pour elles ! Alors que nous arrivons dans l’anse où se situe la plongée, Loïc montre un gros truc un peu plus bas. C’est assez gros et je me demande bien ce que c’est. D’ailleurs, c’est tellement gros que même le guide ne le voit pas. En s’approchant, on découvre qu’il s’agit d’une seiche géante. Je me demande si je n’hallucine pas, mais je pense qu’elle faisait bien 80 cm de longueur. Je ne savais pas que ça pouvait être aussi gros ! Nous continuons l’exploration de la zone et trouvons un certain nombre de nudibranches. Alors que j’en filme deux non loin d’une cavité assez prononcée, j’entends un ramdam derrière moi, ça hurle dans les détendeurs… Je me retourne et au vu de la position des autres plongeurs regardant vers le bleu, je me dis que quelque chose doit se balader par là. Je filme directement dans la direction où regardent mes co-équipiers et filme leurs bulles. Soudain, je vois la forme apparaitre. Un gros cercle noir se dessine dans le bleu, le mola mola qui s’approche doucement, il semble calme et bien curieux. Il s’approche assez près et vient vers moi, puis se tourne pour repartir vers le bleu. Il n’est pas resté bien longtemps, mais nous sommes tous heureux d’avoir eu cette visite improbable en cette saison ! Les deux autres plongées se font sur les sites de Gili Mimpang et Tepekong seront, elles, assorties de courant pour la première et de courant et ressac pour la deuxième. Nous verrons un requin, une tortue et un poisson feuille pour la première et beaucoup de coraux durs de différentes sortes sur la deuxième, avec bien entendu tous les poissons de récif habituels.
Le lendemain, nous devions retourner au Manta point, mais la mer s’est levée et le guide nous indique que le site n’est pas praticable, le ressac serait trop important. Nous nous dirigeons donc vers Nusa Penida, mais à l’intérieur de la baie. (Sental, SD Point et Ped). La première plongée se fera tranquillement en suivant le faible courant. La visibilité est bonne et le tombant bien habité. Il n’y a toutefois pas beaucoup de gorgones et d’alcyonaires. La deuxième est assez ressemblante à ceci près qu’à certains endroits, le corail est dévasté. Nous y verrons une tortue, un petit napoléon et des nasons assez gros. La dernière plongée de la journée ne ressemblera pas aux premières pour leur quiétude, le courant ayant décidé de venir nous enquiquiner : il commence par nous faire partir tombant main gauche, puis assez rapidement s’inverse pour nous faire repartir main droite durant une vingtaine de minutes, puis repart assez fortement dans l’autre sens…Nous trouvons pas mal de nudibranches et un poisson feuille, mais la plongée se termine de façon assez désagréable du fait de ce courant indécis !
C’est le dernier jour pour nos amis Valérie et Loïc, nous fêterons leur départ dans notre petit restaurant local situé non loin des quais des ferries qui effectuent régulièrement des traversées vers Nusa Penida ou encore Lombok. Padang Bai est un petit village assez authentique et agréable à vivre. On y mange bien pour pas cher, les plats y sont un peu plus épicés que ce que l’on a trouvé ailleurs (les plats pour les touristes sont servis sans épice, de peur de faire fuir les clients ?).
Il nous reste encore deux jours de plongée, nous en ferons quatre. Le premier jour, nous serons sur Tanjung Sepan, un site proche de la station d’arrivée de pétroliers. Il y a une petite épave pas concrétionnée et surtout des sortes de cages en métal sur lesquelles le corail tente de pousser. Outre l’eau la plus froide des vacances, nous y trouverons un syngnathe, des nudibranches, des poissons rasoirs, des raies pastenagues à points bleus, un sweet lips. Nous retournons sur Blue Lagoon pour la deuxième plongée.
A la sortie de l’eau, notre guide nous demande ce que l’on envisage de faire pour nos dernières plongées. Nous lui indiquons que nous voulons plutôt des plongées calmes, si possible. Il nous demande si nous ne voulons pas retourner sur l’épave du Liberty ! On avait adoré nos premières plongées, nous adorerons les deux dernières ! En cadeau, à la fin, un banc immense de carangues gros yeux surveillés par une carangue géante !
Nous laissons notre équipement au centre, le temps qu’il sèche. Il nous sera rapporté par le chauffeur qui viendra nous chercher deux jours plus tard à Ubud, dernière étape de nos vacances, afin de continuer nos visites. Nous arrivons au centre de la ville d’Ubud où est situé notre hôtel, le Cendana Resort. La chambre est confortable, même si elle est petite. En revanche, elle est assez mal éclairée. L’hôtel dispose de deux piscines, dont l’une à débordement donnant sur une petite rizière. Ubud est une ville où le commerce touristique est important. Beaucoup d’artisanat, de galeries d’art se trouvent le long de la rue principale, mais aussi dans toutes les rues avoisinantes. C’est un peu trop commercial à mon goût, rien n’est gratuit, on ne s’adresse pas à nous sans voir notre porte-monnaie. On nous regarde par là en disant « Taksi » ou encore « dancing ». Les prix des restaurants sur la rue principale est hallucinant comparé à ce que nous avons trouvé jusque là. D’ailleurs, Valérie nous a indiqué une petite rue un peu plus loin où il y a trois restaurants. Nous les testerons tous les trois, ils sont très bons (Arjuna street) et bien moins chers que ceux bien remplis de la rue principale. Nous nous trouvons à notre aise au Balina Lagoon. On y mange bien copieusement et pour l’équivalent de 6€ pour deux par repas !
Nous avons fait quelques marches dans la ville, fait quelques emplettes plus ou moins bien négociées (il ne faut pas hésiter, les prix sont plus que variables !). Nous avons donc prévu de faire une journée de visite durant cette période et partons tout d’abord vers le temple principal de Bali, Besaki. Lorsque nous arrivons, nous constatons que nous sommes dans une période où il y a de nombreuses cérémonies dans ce temple. Une foule immense se masse à l’intérieur de ce dernier et dépose une quantité impressionnante d’offrandes. Cependant, nous avons failli nous faire arnaquer à l’entrée. Alors que nous avions payé l’entrée, notre chauffeur nous laisse sur le parking et nous indique la direction à suivre. A peine sur le chemin, nous sommes interpellées par un groupe de personnes. Ils nous disent qu’il s’agit d’un contrôle des tickets d’accès au temple et nous indique que du fait de la cérémonie en cours, nous sommes dans l’obligation de prendre un guide, 25€ par personne ! Nous refusons catégoriquement et faisons mine d’aller chercher plus d’explication aux autorités de l’entrée. D’un coup, on nous interpelle à nouveau, finalement, plus besoin d’un guide à 50 € pour nous deux, mais un « gardien du temple » bien moins cher…On lui laissera quand même 10 fois plus que le prix d’entrée. Bali, c’est ça aussi. Ceci dit, le temple est magnifique. Du fait de la cérémonie, il était particulièrement décoré. Il est vraiment beaucoup plus grand que ceux que nous avons visité jusque là. La vue depuis le haut du temple est également magnifique. Il est situé en hauteur, non loin du volcan « Agung ».
Nous visiterons deux autres temples sur le chemin du retour, dont l’étonnant sanctuaire de Gunung Kawi. Après être descendues dans les gorges d’une rivière par un chemin pentu ponctué de nombreuses marches, nous arrivons sur le site qui semble avoir abrité autrefois des habitations troglodytes. D’immenses statues sont taillées dans les falaises, ce qui fait penser à celles faites en Egypte. Lors de notre descente, nous avons été surprises par un serpent, tombant de l’un des deux murs qui encadrent le chemin. Venimeux ou pas, nous nous sommes tenues à l’écart ! La remontée, sous la chaleur bien humide sans vent fut longue et laborieuse. Nous n’avions pas assez d’eau pour nous hydrater correctement et c’est bien la seule chose que nous avons acheté ce jour-là ! Nous sommes également passées dans un autre temple dans lequel une source dite sacrée permet aux balinais de se purifier. La sortie de ce temple se fait dans des dédales de boutiques proposant aux touristes l’achat de bien des souvenirs…
Nous décidons qu’après cette longue journée en voiture, nous nous contenterions le lendemain d’une petite balade à pied dans les rizières à coté d’Ubud, jusqu’à un pont suspendu. Nous commençons notre matinée tranquillement. Alors que nous montions un grand escalier, un Balinais nous interpelle. Et d’où on vient, et qu’est-ce qu’on vient voir…Par là, c’est mieux dit-il, une très belle vue hors de la ville. Candides ou nigaudes, au choix, nous l’écoutons. Il se tient derrière nous lorsque nous arrivons par un petit cours d’eau sur de superbes rizières. J’ai l’appareil photo aujourd’hui, je mitraille. Les paysages sont magnifiques. Alors que nous nous avançons énormément dans ces rizières, je commence à me demander ce qu’attend ce Balinais. Je me dis qu’il est en train de nous embobiner et qu’il n’est pas juste en train de se balader comme nous. Voilà maintenant plus d’une heure que nous marchons en plein soleil, à la limite de l’insolation. Nous nous dirigeons vers la rivière, par un chemin si étroit et abrupt que je me demande encore la raison qui nous a poussées à descendre par là. D’autant plus qu’il a fallu remonter juste derrière, certes, à l’ombre, mais une chaleur humide étouffante, sans un brin de vent. C’est presque à quatre pattes que je suis arrivée liquide en haut. Mes cheveux étaient trempés comme après un bain ! Françoise n’était guère mieux… Alors que nous arrivons sur une route, nous repartons sur un chemin assez large et goudronné, vers le fameux pont suspendu. J’ai les jambes assez raides, mais le chemin descend vraiment doucement. Seulement, il est long, vraiment très long ! Lorsque nous arrivons au bord de l’eau, nous faisons une longue pause. On regarde l’arrivée du canyoning qui se fait sur cette zone. Certains des descendeurs sont dans l’eau (vu ce qu’ils jettent dans les rivières, je n’oserais jamais me baigner dedans, mais bon, chacun fait comme il veut…). Nous reprenons route vers le pont, non loin de là. Je m’imaginais un pont bien haut où j’aurais le vertige dès les premiers pas, mais non, il n’est pas si impressionnant, je le passe sans sourciller. Nous remontons de ce coté de la rive et c’est encore une fois une très dure montée. Nous arrivons enfin sur la route et notre promeneur commence à être plus précis. Veut-on continuer ou rentrer en taxi ? Nous sommes complètement lessivées et n’avons plus d’eau, balade terminée. Nous lui demandons combien coûte un taxi, car au départ, nous devions juste faire une petite promenade de santé, pas un marathon. Il estime à 70/80 000 roupies ! C’est à peu près la somme totale de ce que nous avions sur nous. Il s’aperçoit alors qu’il n’est pas tombé sur de riches touristes et commence à faire la moue. Nous approchons d’un petit commerce et lui s’affère à nous trouver un taxi, il pense que nous allons aller chercher des sous à l’hôtel. Nous, nous avons soif et demandons de l’eau. Là, une gamine nous propose une petite bouteille d’eau (un quart de litre) pour la modique somme de 20 000 roupies. Nous pensons avoir mal compris, elle a du vouloir dire 2 000. Je lui remets sa bouteille entre les mains et elle daigne baisser son prix, on la paiera 3 000, ce qui est déjà assez cher, mais qui convient quand on a soif ! Une camionnette blanche puante arrive, ce sera notre taxi jusqu’Ubud. On n’ose pas savoir d’où provenait cette odeur, on nous ramène, c’est déjà pas si mal ! Alors que nous arrivons en ville, nous nous pressons de sortir du véhicule et bien entendu, « on » s’attend à ce que nous sortions notre fortune. Bien déçu de voir la faible quantité de nos ressources, nos interlocuteurs nous regardent nous évaporer vers notre hôtel. C’est la fin de la balade infernale, nous nous promettons de ne rien faire le jour suivant. De toute façon, nous n’aurions pas pu, car nous avons eu quelques courbatures…C’est peu dire, quasi impossible de descendre des escaliers, voire de marcher correctement !!
J’avoue que le séjour à Ubud ne m’a pas trop fait plaisir, voire a gâché un peu l’image que je me faisais des Balinais. Je lisais beaucoup de commentaires « ils sont d’une extrême gentillesse », pas à Ubud, là, ils sont gentils pour/par l’argent, mais rien d’autre. Rien à voir avec les gentilles attentions que nous avions reçues aux Philippines par des personnes dont le niveau de vie ne devait pas être plus élevé que ceux croisés là. Je n’aime pas cette façon de procéder, même si je sais bien que les différences de niveaux de vie sont la source de ce genre de comportement.
Le dernier jour, nous décidons donc de rester à l’hôtel, piscine, sieste, internet, voilà le programme du jour !
Bali est une île surprenante où se mêlent des endroits sauvages, des campagnes au monde fou des villes où l’argent est le centre des préoccupations. Une île étonnante où toutes les voitures (ou presque) sont neuves et où les petites motos/scooters, très récents pour la plupart aussi, se croisent, se klaxonnent alors que le niveau de vie est très bas. Les cérémonies des temples rythment la vie, les offrandes journalières laissent planer de nombreux parfums…Les plongées ne sont pas en reste, avec une forte diversité, mais peu de masse, de bancs, des courants dans tous les sens, imprévisibles.
C’est un peu ça Bali pour moi, comme l’eau, c’est du chaud et du froid. Choses utiles à emporter :
- Palmes réglables et chaussons
- Au moins une cagoule pour les plongées autour de Padangbai, voire une combi plus épaisse (j’ai choisi de prendre une 5mm avec cagoule, j’en ai été ravie !)
- Une multi prise (certaines chambres d’hôtel n’ont pas beaucoup de prises)
- De l’anti-moustique
- Crème solaire
- Un crochet ou mieux une tige pour s’accommoder plus facilement du courant parfois violent
Choses inutiles :
- Pas besoin d’adaptateur DIN chez Ikan Dive, les blocs du club sont adaptables directement
- De serviettes pour la plongée : le club en fournit tous les jours
- Une lampe pour la plongée de nuit (si vous n’en avez pas d’autre utilité, j’ai bien sur pris mes phares pour la vidéo) : le club en prête-
- Pas besoin d’adaptateur de prise électrique
Bon à savoir :
- Tout se négocie, n’hésitez pas ! Parfois, il faut le faire fermement.-
- Il y a beaucoup de petites boutiques de type mini market avec tous les produits utiles, pas de panique si vous avez oublié le shampooing !-
- Des « ATM » (distributeurs de billets) dans quasi toutes les « grandes villes », sinon, le change euros/roupies un peu partout.
- Le décalage horaire France/Balil est de +7 h (heure d’hiver) et +6 h (heure d’été)
Mise à jour du 16/11/2010 :
Mise en ligne de la première vidéo : « Welcome to the Liberty «
Mise à jour 24/07/2011 :
Mise en ligne de la galerie photo : Bali sur terre
Galerie des photos sous-marines © Françoise : Photos Sous Marines